Sommet de Paris sur le financement des économies africaines: l’Afrique a tout pour réussir, affirme Macron
« Le Sommet de Paris pour le financement des économies africaines est celui de l’urgence face à la pandémie. C’est aussi celui de l’ambition. Car l’Afrique a tout pour réussir : sa jeunesse, sa force productive et sa capacité à relever les défis. Nous sommes mobilisés à ses côtés », a tweeté le Chef de l’Etat français.
Ce sommet vise à combler au moins en partie le « besoin de financement de l’Afrique d’ici 2025, estimé à 285 milliards de dollars », a indiqué M. Macron dans des déclarations relayées par les médias de l’hexagone à son arrivée au Grand palais éphémère, édifié sur le Champ-de-Mars au pied de la Tour Eiffel.
Toutefois et afin d’éviter d’alourdir le fardeau de la dette, le Président français a proposé « une nouvelle donne », passant à la fois par la mobilisation de l’investissement privé et le recours à un instrument financier peu utilisé, les droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international.
« Nous défendons l’idée que les pays aisés puissent réallouer leurs DTS pour qu’ils aillent vers les pays pauvres, en particulier l’Afrique, pour que les 33 milliards d’aujourd’hui deviennent 100 milliards », a souligné M. Macron. Mais selon le président de la République démocratique du Congo (RDC), Felix Tshisekedi, cet objectif est jugé insuffisant par les dirigeants africains.
La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, qui participe au sommet en visioconférence, a exprimé, dans un communiqué, la position favorable de son pays à cette option, sous réserve que l’usage des fonds soit « transparent et responsable ».
Quant à la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, elle a qualifié le Sommet sur le financement des économies africaines de « moment très important », « pour inverser un processus de divergence, qui est très dangereux, entre les économies avancées et les pays développés, en particulier l’Afrique ».
« Nous devons revenir au fort rythme de développement que l’Afrique connaissait avant le Covid, il le faut pour l’Afrique et pour le reste du monde », a-t-elle plaidé.
Le Sommet de Paris sur le financement des économies africaines, qui se tient sous format hybride à la fois en présentiel et en visio-conférence, se décline en une séance plénière, suivie de deux sessions sur « le financement et le traitement de la dette » et « le secteur privé africain ».
Cette rencontre de haut niveau doit explorer des pistes à même de contribuer à la relance de l’économie africaine, notamment l’allègement, voire l’annulation de la dette des pays africains les plus pauvres, ou encore un soutien exceptionnel du FMI par le biais des droits de tirage spéciaux.
Le Sommet doit examiner aussi la question du financement du secteur privé africain ainsi que les différents enjeux d’avenir, comme les financements nécessaires au développement de l’Afrique ou le rôle de l’assistance technique.
Le Maroc est représenté à ce Sommet, qui réunit une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains et européens ainsi que des dirigeants d’organisations internationales et des représentants de pays du G7 et du G20, par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun, accompagné de la Directrice du Trésor, Fouzia Zaaboul et du Directeur adjoint du Trésor, Hicham Talby.
Le Sommet connaît également la participation du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, et celui de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina. L’ONU, le FMI, l’OCDE, l’OMC, la Banque mondiale et plusieurs banques publiques internationales y prennent également part.