Attaque de Nice: quatre gardes à vue, Castex auprès des catholiques pour rassurer
Jean Castex a affirmé samedi sa « détermination » à permettre à tous « de pratiquer son culte en toute sécurité », alors que quatre hommes sont désormais en garde à vue dans l’enquête sur l’attaque mortelle de la basilique de Nice.
Le Premier ministre, venu exprimer son soutien à la communauté catholique, lors d’un déplacement symbolique à Saint-Etienne du Rouvray, endeuillé en 2016 par l’assassinat du père Hamel, a vu sa visite perturbée par l’annonce d’une attaque contre un prêtre orthodoxe à Lyon samedi après-midi, l’obligeant à rentrer précipitamment à Paris.
« Des événements graves viennent de se produire à Lyon », a déclaré le Premier ministre, sans plus de précision. Un prêtre orthodoxe de nationalité grecque s’est fait tirer dessus vers 16H00 et l’auteur est pour l’heure en fuite mais le parquet antiterroriste n’a pas été saisi.
« Vous devez compter sur l’entière détermination du gouvernement de la République pour permettre à tous et à chacun de pratiquer son culte en toute sécurité et en toute liberté », a assuré le chef du gouvernement.
Accompagné de la ministre des Armées Florence Parly, il avait choisi de se rendre dans cette commune de Seine-maritime pour rendre hommage au père Hamel, assassiné dans l’église de la ville en 2016 par deux jihadistes.
Malgré les mesures barrières contre le Covid-19, il n’a pu retenir un geste de soutien envers la soeur du père Hamel, Roseline Hamel, en posant la main sur son épaule, lorsqu’elle lui a avoué vivre une situation « assez difficile en ce moment ».
Plus tôt à Rouen, il a observé une minute de silence, dans la cathédrale, à l’invitation de Mgr Lebrun, archevêque de Rouen, qui a dit l’accueillir « avec émotion ».
Sur place, le chef du gouvernement a dit être venu s’assurer « du déploiement des forces sécurité et les forces militaires supplémentaires » décidées après l’attentat de Nice, afin de sécuriser « les lieux de culte, mais également des établissements scolaires à l’avant-veille de la rentrée », trois jours après l’attentat de Nice, et deux semaines après l’assassinat de Samuel Paty, professeur décapité à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet.
« urgence attentat », le niveau le plus élevé
Il faisait référence au passage de 3.000 à 7.000 soldats pour l’opération Sentinelle annoncé par Emmanuel Macron après l’attaque de Nice. « Du renfort va arriver », a lancé le Premier ministre aux militaires qu’il a rencontrés. Le plan vigipirate est également passé au niveau « urgence attentat », le niveau le plus élevé.
Quatre hommes sont désormais en garde à vue dans l’enquête sur l’assassinat au couteau de trois personnes dans la Basilique de Nice, dont est accusé Brahim Issaoui, un Tunisien de 21 ans, arrivé à Nice « 24 ou 48 heures » avant l’attaque et grièvement blessé lors de son interpellation.
Le quatrième suspect, un ressortissant tunisien interpellé à Grasse (Alpes-Maritimes) et placé en garde à vue vers 15H00, est soupçonné d’avoir côtoyé Brahim Issaoui, selon une source judiciaire.
Jeudi, un premier suspect âgé de 47 ans avait été arrêté après avoir été vu aux côtés de l’agresseur sur des images de vidéosurveillance la veille de l’attaque. Il était toujours en garde à vue samedi matin.
Un deuxième individu, âgé de 35 ans, a été interpellé vendredi à Nice entre 18H30 et 19H000, et placé en garde à vue. Un troisième homme, proche d’un suspect interpellé vendredi soir, a également été placé en garde à vue samedi. Agé de 33 ans, il était présent lors de la perquisition des policiers au domicile du deuxième suspect – un homme soupçonné d’avoir été en contact avec l’assaillant la veille des faits.
Les catholiques pratiquants s’apprêtent à fêter la Toussaint dimanche et lundi. Alors que le reconfinement a débuté vendredi, les cultes ont obtenu auprès des pouvoirs publics une dérogation jusqu’à lundi soir pour leurs célébrations.
« Les messes peuvent encore être célébrées en présence des fidèles ce week-end, dans le respect des consignes sanitaires », se félicitent certains diocèses sur les réseaux sociaux.