Les voisins du Mali maintiennent la pression sur la junte
Les voisins du Mali ont donné vendredi douze mois à la junte qui y a pris le pouvoir la semaine passée pour tenir des élections ramenant les civils à la direction du pays, faisant des progrès sur cette voie une condition à la levée de leurs sanctions.
Les dirigeants de la Communauté économique des Etats ouest-africains (Cédéao) réunis en sommet extraordinaire virtuel ont demandé aux militaires « d’engager une transition civile immédiatement », et de mettre en place rapidement un gouvernement chargé de préparer des élections législatives et présidentielle « dans un délai de 12 mois », a déclaré le président en exercice de l’organisation, le Nigérien Mahamadou Issoufou.
Cette transition devra être dirigée par une personnalité civile reconnue, et non pas un militaire, et « aucune structure militaire ne devrait être au-dessus du président de la transition », a précisé le chef d’Etat nigérien dans son discours de clôture.
Les sanctions prises contre le Mali lors du premier sommet extraordinaire de la Cédéao sur la question le 20 août, deux jours après le coup d’Etat, « seront levées progressivement en fonction de la mise en oeuvre (de ces) décisions », a-t-il dit, alors que la junte plaidait pour la levée des sanctions, à commencer par l’embargo sur les échanges.
Un groupe d’officiers a renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta, à la tête depuis 2013 de ce pays qui s’enfonce depuis des années dans la crise sécuritaire, économique et politique.
Le Mali était en situation de blocage institutionnel quand les militaires ont déposé le président, accomplissant le voeu d’un mouvement de contestation hétéroclite qui réclamait dans la rue la démission de M. Keïta depuis des législatives contestées en mars-avril.
La Cédéao réclame depuis lors le retour des civils au pouvoir. Elle a différents motifs d’inquiétude quant à la contestation de la légitimité de certains dirigeants de la région et d’une aggravation de l’instablilité au Sahel.
Les militaires ont promis de restituer le pouvoir aux civils. Ils ont manifesté leur volonté de compromis auprès de la mission de médiation dépêchée par la Cédéao au Mali de samedi à lundi.