La Turquie a affirmé mercredi qu’elle allait « défendre » le gouvernement de Tripoli, dont elle est le principal soutien, face aux forces dissidentes du maréchal Khalifa Haftar qui s’est proclamé gouverneur de toute la Libye.
« La Turquie, qui a le sens des responsabilités en raison de ses liens historiques profonds avec la région, continuera certainement de se tenir aux côtés du peuple libyen frère en défendant le gouvernement d’accord national (GNA) », a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Accusé par ses détracteurs de vouloir instaurer une nouvelle dictature militaire en Libye, près d’une décennie après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, le maréchal Haftar, qui contrôle l’est et une partie du sud du pays, a annoncé lundi soir le transfert du pouvoir à son autoproclamée armée, disant avoir « accepté la volonté du peuple et son mandat ».
Il a aussi annoncé « la fin de l’accord de Skhirat », signé en 2015 au Maroc sous l’égide de l’ONU et dont est issu le GNA, basé à Tripoli.
« La communauté internationale devrait répondre, sans plus tarder, à cet individu qui a exposé son intention d’établir une junte en Libye. Il ne faut pas oublier que ceux qui le soutiennent, y compris certains pays agissant comme les apôtres de la démocratie, partageront la responsabilité de ses actes aux yeux des Libyens », a ajouté la diplomatie turque dans son communiqué.
La Turquie a déployé des militaires pour soutenir GNA face aux forces du maréchal Haftar, qui est soutenu par plusieurs rivaux régionaux de la Turquie, notamment les Emirats arabes unis et l’Egypte. Selon plusieurs pays, des mercenaires russes combattent en outre à ses côtés.
Grâce au soutien militaire turc, les forces du GNA ont repris mi-avril aux pro-Haftar deux villes stratégiques de l’ouest et cernent Tarhouna, la plus importante base arrière du maréchal, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Tripoli.