Des patrouilles, des fouilles poussées, un cordon de sécurité… Toutes les précautions sont prises pour que cette affiche pour la première place du championnat espagnol se tienne sans accroc… malgré le lourd contexte politique et populaire.
Ciblée par des manifestations indépendantistes, la rencontre, initialement prévue le 26 octobre à Barcelone, avait dû être repoussée pour "raisons exceptionnelles" selon la fédération espagnole de football (RFEF), en raison d’incessantes mobilisations et de violents heurts en Catalogne.
Deux mois plus tard, le clasico reste menacé, avec plusieurs rassemblements attendus autour du bouillant Camp Nou et de ses presque 100.000 places, et la crainte d’une éventuelle annulation de la rencontre.
"Il se jouera, le clasico se jouera", a toutefois assuré jeudi le président du FC Barcelone, Josep Maria Bartomeu. Un leitmotiv répété par les autorités sportives, politiques et policières, qui ont multiplié les réunions ces derniers jours.
– "Un simple match de football" –
Pour contrer la "concentration massive" appelée par la plateforme indépendantiste Tsunami Démocratique, les forces de l’ordre ont prévu un dispositif lourd, avec plus de 3.000 agents de sécurité déployés autour du Camp Nou, dont mille policiers.
La police garantira "la tenue du match, l’accès des supporters et la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur du stade", ont annoncé les autorités de la région, vendredi en conférence de presse.
Dès ce mercredi matin, des agents vont patrouiller autour de l’enceinte, afin que les équipes, les arbitres et les supporters puissent entrer sans problème et assister à ce match jugé à "hauts risques" par les forces de l’ordre.
Des contrôles et des fouilles plus poussées seront réalisés à différentes entrées, et un cordon sera mis en place pour empêcher les manifestants d’atteindre les portes du stade.
"C’est un simple match de football", a tenté de dédramatiser l’entraîneur madrilène Zinédine Zidane, mardi. "Il se dit beaucoup de choses autour mais en fin de compte, ce que les gens veulent voir, c’est un bon match de football."
Même appel au calme pour son homologue du Barça, Ernesto Valverde: "Les gens pourront assister au match de manière libre. C’est tout ce que l’on demande: qu’il y ait du respect pour tout le monde", a-t-il souhaité mardi soir.
– Un clasico à l’accent français –
Avec une audience mondiale estimée à plus de 650 millions de téléspectateurs selon la Liga, le monde entier aura les yeux rivés sur ce clasico, alors que les deux équipes sont à égalité avec 35 points chacun en tête du championnat d’Espagne.
Malgré l’absence d’Eden Hazard, James Rodriguez (Madrid) ou Ousmane Dembélé (Barcelone) par exemple, certaines des plus grandes stars de la planète football seront sur la pelouse mercredi soir.
Avec en tête de cortège, le duel très attendu entre les deux meilleurs buteurs actuels du championnat espagnol (12 réalisations), l’Argentin Lionel Messi, couronné d’un sixième Ballon d’Or le 2 décembre, et l’avant-centre français Karim Benzema, qui marche sur les traces de la légende Raul au Real Madrid.
Un Clasico à l’accent français marqué, avec potentiellement la présence de Zidane, Benzema, Raphäel Varane et Ferland Mendy côté madrilène, et celle de Clément Lenglet, Samuel Umtiti et Antoine Griezmann côté catalan.
Ce dernier, de retour en forme avec deux buts lors des deux dernières journées de Liga, est habitué aux joutes contre le grand Real Madrid quand il évoluait à la Real Sociedad (2009-2014) ou à l’Atlético Madrid (2014-2019). Mais il vivra son premier clasico sous ses nouvelles couleurs "blaugrana" avec le Barça, qu’il a décidé de rejoindre l’été dernier.
"Un jour incroyable, très important" pour lui, a confié le champion du monde français.
Fiévreux sur le terrain, dans les gradins et en-dehors du stade, ce clasico entre les deux géants et rivaux espagnols aura des répercussions qui dépasseront le simple cadre du football.