Rabat: Chami plaide pour un renforcement des efforts en matière d’adaptation aux changements climatiques
M. Chami, qui intervenait à l’ouverture d’un atelier sous la thématique "les défis du dérèglement climatiques et les réponses à apporter au bénéfice des populations africaines", organisé par l’UCESA, a fait observer que "dans la nature des actions programmées, la majorité des financements mobilisés dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques sont alloués à l’atténuation, alors qu’il est impératif de diriger les efforts vers l’adaptation aux changements climatiques."
Après avoir mis en avant les exemples des réfugiés climatiques de la déforestation, de la désertification de la dégradation, de la biodiversité et des événements climatiques extrêmes, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a relevé que cette adaptation, en plus d’être réactive pour réparer les dégâts, gérer les risques des catastrophes naturelles et les conséquences sur la santé, doit aussi être anticipative en ce qui concerne les écosystèmes des ressources vitales et certains secteurs clés notamment l’eau, la biodiversité, l’agriculture et le tourisme.
Rappelant son intervention à la COP25 à Madrid, durant laquelle il a souligné l’impératif pour tout pays de revoir son plan national d’adaptation, en vue de mieux répondre aux objectifs fixés par l’accord de Paris, M. Chami a souligné la nécessité pour les pays africains, de saisir les opportunités de financement et de coopération internationale, permettant de bénéficier des mécanismes de transfert technologique et d’investissement industriel.
"Dans ce cadre, l’UCESA se doit d’encourager les pays respectifs à s’engager de manière forte dans les secteurs liés à l’économie verte, afin de profiter des opportunités en termes de croissance et d’emploi qui y sont associés", a-t-il expliqué, notant qu’aucune action climatique à l’échelle mondiale ne pourra se faire sans la mobilisation des ressources naturelles africaines, importantes dans cette technologie, "achetée au prix fort".
Il a, dans la foulée, relevé que le dérèglement climatique atteint fortement ceux dont l’activité est intimement liée au climat, notamment les secteurs de la pêche et de l’agriculture, soulignant par la même, l’impératif de renforcer la capacité du monde rural dans l’utilisation de la technologie appropriée, susceptible d’améliorer la résilience du territoire au changement climatique, tout en valorisant et en capitalisant sur le patrimoine culturel du pays, notamment les pratiques traditionnelles et ancestrales.
Et d’ajouter que tout CES, se doit d’utiliser son rôle de porte-voix dans la société civile et ses prérogatives de conseils auprès du parlement et du gouvernement en vue de porter les préoccupations des citoyens, accompagner l’action publique outre intégrer les défis liés à l’adaptation du changement climatique dans les politiques à l’échelle nationale et territoriale.
Il a, par ailleurs, plaidé pour la création de centres à dimension régionale ainsi que le renforcement des organisations non gouvernementales pour sensibiliser les citoyens en mettant à leur disposition les moyens techniques et financiers ainsi que les divers outils d’accès à l’information environnementale.
M. Chami a été élu à l’unanimité nouveau président de l’UCESA lors de l’Assemblée générale élective de l’Union, tenue mercredi à Rabat.
Créée en 2001, l’UCESA regroupe les CES d’Afrique et représente le continent dans le conseil d’administration de l’Association Internationale des Conseils Économiques et Sociaux et Institutions Similaires (AICESIS).
Elle vise en particulier une implication des CES dans le processus d’intégration, la promotion du dialogue social et l’organisation périodique de rencontres de réflexion.