Dans une lettre transmise et lue dimanche soir à la télévision nationale, le président Bouteflika confirme sa candidature à un 5e mandat le 18 avril, qui a déclenché une contestation de son pouvoir sans précédent depuis son élection à la tête de l’Etat il y a 20 ans.
"Si le peuple algérien me renouvelle sa confiance" le 18 avril, "je prends solennellement devant Dieu, et devant le peuple algérien" l’engagement d’organiser "une élection présidentielle anticipée" dont la date sera arrêtée par une "conférence nationale" mise en place après le scrutin, annonce le chef de l’Etat dans sa lettre.
"Je m’engage à ne pas être candidat à cette élection qui assurera ma succession dans des conditions incontestables de sérénité, de liberté et de transparence", ajoute M. Bouteflika qui dit avoir "écouté et entendu le cri du coeur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m’ont interpellé sur l’avenir de notre patrie".
Ces jeunes "ont exprimé une inquiétude compréhensible face aux incertitudes qui les animent. J’ai le devoir et la volonté d’apaiser les coeurs et les esprits de mes compatriotes" et de répondre à "leur exigence fondamentale (…) le changement du système", poursuit le président algérien, élu pour la première fois en 1999 et réélu sans discontinuer depuis.
La "conférence nationale" devra "débattre, élaborer et adopter des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, devant constituer le socle du nouveau système", indique M. Bouteflika.
En annonçant sa candidature, le 10 février, il avait promis dans une lettre-programme l’organisation d’une conférence nationale regroupant "toutes les forces politiques, économiques et sociales de la Nation" et chargée de définir "les réformes et changements nécessaires".
Il avait toutefois précisé que c’est lui qui s’occuperait de la concrétisation des conclusions de la conférence.