Pour les 350 municipalités, 2.173 listes ont été présentées, dont "177 listes de coalitions, 1.099 listes de partis et 897 listes indépendantes", a indiqué l’Instance supérieur indépendante des élections (Isie) lors d’une conférence de presse vendredi, au lendemain de la date de clôture des candidatures.
Seuls le parti présidentiel, Nidaa Tounès, et le parti islamiste Ennahdha ont réussi à présenter de listes pour l’ensemble des municipalités, les autres partis n’étant présents que sur un tiers des municipalités ou moins.
Ennahdha a pour cela ouvert largement ses listes aux personnalités indépendantes, qui représentent environ la moitié des candidats. Le parti islamiste a ainsi indiqué avoir investi un Tunisien de confession juive, Simon Slama, sur la liste qu’il présente à Monastir, ville côtière du centre-est très disputée.
La loi prévoit notamment que les listes doivent être paritaires, avec une alternance de femmes et d’hommes sur chaque liste mais aussi sur les têtes de listes de chaque parti ou coalition.
La quasi totalité des listes respectent ces conditions, a indiqué l’Isie, soulignant néanmoins que des sanctions allant jusqu’à la disqualification seraient prises envers les listes électorales ne respectant pas cette double parité, horizontale et verticale.
"Si la tête de liste est un homme qui ne veut pas se retirer, (pour obtenir cette parité horizontale, NDLR) il y a un gros risque que cette liste tombe", a averti Nabil Baffoun, membre de l’Isie.
Les partis et coalitions ont jusqu’au 1er mars pour amender leurs listes afin de se mettre en conformité avec la loi.
La majorité des candidats (29.660, soit 52%) a moins de 36 ans — la loi prévoit également des quotas par âge.
Espérées depuis des années, les municipales devraient ancrer le processus démocratique à l’échelon local, avec leurs milliers d’élus.
Dans la foulée de la chute du régime Ben Ali en 2011, les municipalités avaient été dissoutes et remplacées par des équipes provisoires, des "délégations spéciales", dont la gestion est parfois défaillante.
La campagne pour les municipales se déroulera du 14 avril au 4 mai, alors que le code des collectivités locales, qui doit définir les prérogatives des municipalités, est encore en discussion au Parlement.
Ce scrutin, qui verra les deux principaux partis de la coalition gouvernementale, Ennhadha et Nidaa Tounès, redevenir des adversaires dans les urnes, doit être suivi en 2019 d’élections législatives et présidentielle. (afp)