"Le moment est venu d’avancer dans la clarté et la simplicité : ma réponse est oui", répond Mme Royal à la question "êtes-vous candidate aux primaires du Parti socialiste?" dans un entretien à La Nouvelle République du Centre Ouest et Centre Presse. "Je sais d’expérience qu’il faut plus que quelques mois pour se préparer et pour rassembler", ajoute l’ancienne candidate à la présidentielle 2007, disant avoir "longuement réfléchi et beaucoup consulté".
"Ségolène Royal a choisi le moment", décrypte Guillaume Garaud, un de ses proches. Soit quatre jours après que Martine Aubry a expliqué, sur France 2 : "Nous proposerons une candidature véritablement ensemble, c’est-à-dire pas l’un contre l’autre ou l’une contre l’autre." Un dispositif qui, à l’évidence, recèle quelques failles.
Vendredi, Ségolène Royal avait démenti l’idée d’un accord avec la Première secrétaire du PS Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn en vue de la présidentielle. "Il n’y a aucun pacte pour empêcher les primaires (…) Les dirigeants socialistes sont conscients de la nécessité de se rassembler le moment venu (…) plutôt dans un pack que dans un pacte pour battre la droite", avait-elle expliqué.
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, n’est "pas surpris" par la déclaration de candidature de Ségolène Royal aux primaires du PS. Il confie au micro de RTL mardi matin : "Je pense que cette candidature est logique, prévisible." La candidature de Royal, "ça ne veut pas dire qu’Aubry ne sera pas candidate", a-t-il ajouté.
Pour Sandrine Mazetier, une proche de Dominique Strauss-Kahn et députée à Paris. "Ca démontre que les primaires sont ouvertes à qui souhaite être candidat", a-t-elle analysé sur I-Télé avant de préciser : "Il n’y a pas d’illégitimité à sa candidature". Enfin, a-t-elle indiqué, "si certains veulent anticiper le calendrier, ce n’est pas très grave".
Mais pour le député Michel Sapin, proche de François Hollande, avec cette décision "tout s’accélère". Christian Pierret, candidat à la primaire socialiste, est également "réservé" à l’égard de la candidature de Ségolène Royal qui, selon lui, "a avancé sans ligne claire en 2007". Il estime que "c’est justement d’un manque de clarification de notre positionnement politique que nous souffrons.
»Il faut que chacun garde son calme », a averti l’ex Premier ministre Laurent Fabius sur RMC, mettant en garde contre une »stratégie d’empêchement » d’une candidature DSK.
Plus éloigné de Solférino, Jack Lang a qualifié la situation de »consternante ». »Pauvre Parti socialiste! », a-t-il lancé.
Ségolène Royal est la la quatrième grande personnalité socialiste à déclarer sa candidature, après le député-maire d’Evry Manuel Valls et le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg, et Christian Pierret, ancien ministre de l’Industrie.