Yazid Sabeg annonce vouloir racheter l’usine Altis à Corbeil-Essonnes
Vendredi 25 juin, en conférence de presse, l’homme d’affaires franco-algérien, Yazid Sabeg, dirigeant de l’entreprise CS Communication et Systèmes, commissaire à la diversité et à l’égalité des chances, a annoncé avoir signé une promesse d’acquisition de l’entreprise Altis Semiconductor, spécialisée dans la fabrication de galettes de silicium pour microprocesseurs et basée à Corbeil-Essonnes (région parisienne) et au Coudray-Montceaux.
L’offre de M. Sabeg intervient après plusieurs projets de reprise inaboutis. Le repreneur déclare apporter un capital "personnel" de 40 millions d’euros, complété par "30 millions d’emprunts sécurisés". A quoi pourraient s’ajouter "50 millions consentis par le FSI (Fonds stratégique d’investissement) et des investisseurs de fonds d’investissement internationaux". Une participation comme partenaire obligataire "du conglomérat industriel russe AFK Sistema, spécialiste des radars" à hauteur de 20 millions d’euros" est en cours de négociations". Le plan social visant la suppression de 400 postes, préalablement convenu, est confirmé.
Jusque-là usine captive d’IBM et Infinéon, Altis, devenue autonome sous forme d’une SAS (société par actions simplifiée), devra conquérir de nouveaux clients et marchés dans les domaines des réseaux, du calcul intensif, de l’optique… "Fabriquer seulement des semi-conducteurs ne paraît pas un modèle suffisant pour assurer l’avenir du site. Nous devons évoluer vers de nouveaux produits comme les MEMS, les socles, les composants 3.5…" indique M. Sabeg qui annonce la création d’un pôle design pour en assurer la conception, ainsi que d’un service commercial et marketing. "C’est un vrai projet et nous avons confiance" a précisé Daniel Chaffraix, directeur général d’IBM qui s’engage, avec Infinéon, sur des plans de charges jusqu’en 2012.
Reste à recueillir l’approbation des partenaires sociaux. Après un comité d’entreprise vendredi après-midi, Frédéric Brunier (CFDT), secrétaire du CE, déclare "être dans l’expectative et l’incertitude sur 50 millions d’euros du projet qu’ils auront peut-être un jour mais rien n’est sûr. Nous attendons les résultats d’une expertise demandée dans le cadre de la procédure de consultation". "Ce projet est une bonne nouvelle par rapport à tout ce qui nous a été présenté depuis quatre ans, mais le financement nous paraît léger … Dans nos corps de métier, s’ouvrir à de nouveaux marchés nécessite de très lourds investissements" indique Emmanuel Lhuillier, délégué syndical CFTC.
Resté muet pendant la conférence de presse, Serge Dassault (UMP), sénateur de Corbeil-Essonnes, n’aborde plus le sujet de sa participation personnelle au rachat d’Altis, annoncée en février dernier. La somme de 40 millions d’euros avait alors été évoquée.
Anne Rohou