La Cour, qui a rendu sa décision à l’unanimité, n’était pas saisie sur le fond de l’affaire et l’a renvoyée devant un tribunal de première instance qui examinera l’existence ou non d’une discrimination.
Au coeur de l’affaire, l’organisation d’un test d’embauche pour devenir pompier organisé par la ville en juillet 1995 et auquel avaient participé environ 26.000 personnes. Lorsque la ville avait publié les résultats, elle avait annoncé que les candidats ayant obtenu plus de 89 points sur 100, appelés "très qualifiés", passeraient la deuxième série d’examens et ceux qui n’avaient pas dépassé 64 points étaient ajournés.
Entre 65 et 88 points, les candidats étaient considérés "qualifiés" mais ne pouvaient pas immédiatement être embauchés, en raison, selon Chicago, des besoins limités de recrutement de la ville.
La ville se réservait la possibilité de les recruter plus tard, ce qu’elle a fait, année après année.
En janvier 1997, se rendant compte que le groupe des "très qualifiés" étaient à l’écrasante majorité composé de Blancs, un candidat "qualifié" noir a porté plainte pour discrimination. La plainte est vite devenue collective, déposée au nom des quelque 6.000 Noirs tombés dans la catégorie des "qualifiés".
La ville a alors contré en assurant que la plainte avait été déposée trop tard par rapport à la date à laquelle la discrimination présumée avait eu lieu. Elle a perdu en première instance, gagné en appel et à nouveau perdu devant la Cour suprême.