Deux nouvelles formations d’imams en France
Le succès du diplôme d’université de l’Institut catholique de Paris destiné aux futurs cadres cultuels musulmans n’est plus à démontrer. Présent mardi 11 mai dans cette école, Eric Besson, ministre de l’Immigration et de l’Intégration, a annoncé la création de deux nouvelles formations en province. Une décentralisation dont se réjouissent des représentants du culte musulman.
Cette formation, dispensée aux futurs imams et aumôniers musulmans, a pris bien du galon depuis son lancement en janvier 2008. Dirigé par Olivier Bobineau, sociologue des religions et chercheur au Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (CNRS/EPHE), le DU accueille une vingtaine d’étudiants chaque année qui reçoivent en parallèle une formation théologique dans des instituts confessionnels tels qu’Al-Azhar au Caire ou encore l’Institut Al-Ghazali de la Grande Mosquée de Paris.
Parmi les « anciens », on peut compter, entre autres, Mohamed Ali-Bouharb, l’aumônier musulman en chef de la gendarmerie nationale, ou encore Abdelkader Khali, responsable du collectif d’aumôniers musulmans hospitaliers des Hôpitaux de Paris, qui officient depuis peu dans plusieurs hôpitaux d’Île-de-France.
C’est donc sans surprise que la convention entre l’ICP, le ministère de l’Intégration et le bureau central des cultes du ministère de l’Intérieur a été reconduite pour la prochaine année universitaire 2010-2011. Mais devant l’affluence des candidatures, la décentralisation d’une telle formation s’est avérée judicieuse et réjouit l’Institut comme des représentants du culte musulman.
Des universités publiques pour accueillir des imams ?
Des discussions ont été entamées entre le bureau des cultes et plusieurs universités, a indiqué Eric Besson, ajoutant toutefois qu’« il est trop tôt pour en donner des noms ». Pourtant, ceux de Rennes et d’Aix-Marseille circulent depuis peu. « Nous souhaiterions passer de 30 étudiants à 50 formés chaque année, en septembre ou sinon en janvier. Mais les accords ne sont pas encore signés », a-t-il précisé.
« La réussite d’une telle formation n’était pas acquise. Elle avait d’ailleurs suscité lors de sa création des interrogations et des doutes, pas tous illégitimes. Mais je constate, et je m’en délecte, que toutes les parties prenantes la considèrent aujourd’hui comme un succès qui mérite d’être élargi à d’autres universités et à d’autres cadres cultuels », a conclu M. Besson.
Au-delà de ce qui semble être une bonne nouvelle, un point est tout de même à noter : l’absence remarquée, comme à Istres, du ministre de l’Intérieur chargé des cultes, Brice Hortefeux, au (seul ?) profit du ministre de l’Immigration et de l’Intégration. Il est en effet étonnant que de nouvelles formations de cadres cultuels de confession musulmane soit annoncée non pas par le ministre des Cultes mais par celui de l’Immigration… Vu sous cet angle, il est probable que peu apprécieront, au vu des polémiques qui entourent ce ministère, à l’origine du débat controversé sur l’identité nationale.
(Saphir News)