France: discriminés, d’ex-mineurs marocains obtiennent gain de cause en justice
La justice du travail française a condamné la société qui gère les droits des retraités des mines de charbon du nord de la France pour discrimination à l’encontre de dix Marocains à qui elle refusait les mêmes avantages qu’aux retraités français et européens.
Les mineurs marocains ont servi dans les années 70 dans les houillères de France en même temps que d’autres mineurs français ou européens. Mais ils n’ont jamais obtenu les mêmes droits que ces derniers. Depuis plusieurs années, ils se battent pour la même raison, la conversion de leurs avantages en nature, logement ou chauffage en capital.
Après la fermeture des derniers puits dans les années 1980, les travailleurs marocains avaient fait valoir, en vain, leur droit à convertir en capital les avantages en nature que les mineurs perçoivent à vie (gratuité du logement et du chauffage), une procédure qui a permis aux mineurs retraités français et européens d’acquérir le logement qu’ils occupaient.
"Le jugement est symbolique, il nous rend une partie de notre dignité", a réagi Abdellah Samate, président de l’Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais (AMMN), fondée en 1989.
"Ils sont venus nous chercher pour travailler dans les mines mais ils nous ont toujours mis à part. On n’a jamais été considéré comme les autres mineurs", a-t-il ajouté.
Plus d’un millier de mineurs maghrébins, essentiellement marocains, seraient concernés, selon M. Samate.
L’ANGDM, créée en 2004, est chargée d’honorer les obligations sociales des anciennes sociétés d’exploitation minière envers leurs salariés retraités, dont celles des Houillères du Nord-Pas-de-Calais et de Charbonnages de France. Elle compte aujourd’hui près de 200.000 ayant-droits.