Impulsion espagnole pour la Méditerranée
L’Espagne a placé l’espace méditerranéen au cœur de sa présidence de l’Union européenne (UE). Elle entend jeter les bases de ce qui sera le nouveau cadre de dialogue et de collaboration entre l’Europe et ses voisins de la Mare nostrum.
Il semble aujourd’hui que le temps se soit accéléré. En moins de deux ans sont en effet apparus de nouveaux besoins qui exigent un approfondissement et une amplification de notre dialogue. C’est la raison d’être du sommet II de l’UPM qui réunira en juin les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE. La présidence espagnole travaille d’ores et déjà à sa préparation. Y seront abordés, sous un angle méditerranéen, les sujets les plus importants de l’agenda mondial.
Dans sa démarche, l’Europe doit garder à l’esprit que sa responsabilité dépasse l’espace délimité de ses frontières et qu’elle ne viendra pas à bout des défis auxquels elle est aujourd’hui confrontée sans collaborer avec ses voisins.
C’est pourquoi, lors du prochain sommet, et durant toute l’année 2010, l’Espagne et le reste de l’UE prêteront une attention particulière au lancement du secrétariat de l’UPM qui devrait permettre de consolider la structure institutionnelle de cet organisme de partenariat et de développement partagé. Ce renforcement institutionnel est un élément essentiel pour faire face aux grandes priorités de l’espace méditerranéen, telles que définies en 2008 à Paris. L’UE y consacrera 90 millions d’euros sur la période 2009-2010.
Au nombre de ces priorités, se distinguent par leur urgence la dépollution de la Méditerranée et la gestion durable des ressources hydriques. Les effets du changement climatique, qui met en évidence et amplifie la menace d’une désertification, rendent également nécessaire un plus grand développement des énergies alternatives. Essentielle, la création du plan solaire méditerranéen est devenue un des principaux étendards de l’UPM et, par extension, d’une Union européenne traditionnellement sensible au développement durable et à la protection de l’environnement.
Nous ne devons pas négliger pour autant le fait que le renforcement de l’espace euroméditerranéen comprend également d’autres aspects d’importance vitale tel que la revitalisation du projet de zone de libre-échange, le développement et l’optimisation de ses voies de communication et de transport ou la promotion de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Tous ces aspects n’auraient pas la possibilité de prendre corps sans l’appui d’un réseau de services et sans les investissements nécessaires à leur financement. D’où l’importance d’organismes comme la Facilité euroméditerranéenne d’investissement et de partenariat (Femip) qui, en apportant, sous certaines conditions, des fonds au secteur privé là où ils ne sont pas disponibles au niveau local, contribuent au développement économique des pays méditerranéens.
Le socle de base de notre partenariat est déjà fixé. C’est pour éviter qu’il ne se fissure de lui-même que la présidence espagnole de l’UE a fait preuve, depuis le premier jour de son mandat, de beaucoup de pragmatisme. La communauté internationale attend du contenu, des solutions et des stratégies qui se focalisent sur le long terme. L’Espagne entend assumer pleinement cette responsabilité.
Au cours des mois prochains, l’Union européenne pourra compter sur l’engagement inébranlable de notre pays pour approfondir cette Union pour la Méditerranée appelée à devenir un point de rencontre économique, social et culturel entre l’Europe, l’Afrique du nord et le Moyen-Orient, entre 43 pays et 756 millions de personnes. Il nous incombe de donner l’impulsion définitive qui nous permettra d’affronter ensemble, et dans les meilleures conditions, les défis qui se tiennent devant nous, avec la sincère conviction qu’aujourd’hui les points qui unissent les différentes côtes de cette «mer au milieu des terres» (Mar medi terraneum) sont plus nombreux que ceux qui les séparent.