"Je conseillerais à Vladimir Vladimirovitch (Poutine) de partir maintenant", a déclaré le père de la perestroïka sur les ondes de la radio Echo de Moscou, rappelant que Poutine a déjà fait trois mandats : deux en tant que président (2000-2008), un en tant que Premier ministre – trois mandats". "Ca suffit", a-t-il lancé.
Vladimir Poutine est candidat à la présidentielle du 4 mars 2012.
Mikhaïl Gorbatchev a soutenu les organisateurs de la grande manifestation qui a mobilisé samedi 120.000 personnes, selon les organisateurs, 30.000 selon la police.
Cette immense manifestation à Moscou contre Vladimir Poutine a désacralisé son régime, en place depuis douze ans, si bien qu’à moins de trois mois de la présidentielle, l’homme fort de la Russie va devoir réfléchir à une refonte de son système, selon des analystes.
Un tabou a été brisé sur les télévisions d’Etat strictement contrô lées par le pouvoir: elles ont non seulement montré le rassemblement monstre de samedi et les leaders de l’opposition, mais les présentateurs ont aussi, pour la première fois, admis que la contestation visait directement M. Poutine.
En effet, la mobilisation de dizaines de milliers de Russes a été beaucoup plus importante samedi que le 10 décembre, date du premier grand rassemblement. Mais si la première manifestation dénonçait avant tout la victoire "frauduleuse" du parti au pouvoir aux législatives, samedi les slogans des manifestants avaient le Premier ministre en ligne de mire.
"La contestation ne va pas retomber. Ce n’est même plus une question de manifestations, mais de l’opinion publique qui ne considère plus le pouvoir en place comme une institution" légitime, estime Evguéni Gontmakher, dirigeant du centre de politique sociale de l’Institut d’économie.