"Nous pensions que le fléau dont les Tunisiens ont beaucoup souffert par le passé allait disparaître après le départ de (l’ancien président) Ben Ali, mais nous sommes choqués de voir qu’il se poursuit dans plusieurs espaces et plusieurs régions", a déclaré la présidente de cette ONG, l’avocate Radhia Nasraoui, lors d’une conférence de presse.
Cette militante des droits de l’Homme a lancé "un cri d’alarme", car elle considère que "la torture et les pratiques répréhensibles de la police ne peuvent pas continuer après le 14 janvier", date de la chute du régime répressif de Ben Ali chassé par un soulèvement populaire.
Pour le représentant du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (Euromed), Me Ridha Raddaoui, "l’un des échecs de la révolution tunisienne est qu’elle ne soit pas parvenue à extirper ce mal".
Le secrétaire général de l’OCTT, Me Mondher Charni, a présenté un rapport préliminaire faisant état de centaines de victimes de "l’usage abusif de la force, de violences et de mauvais traitements dans les postes de police et les prisons".
Fouad Badrouchi, 14 ans, a témoigné devant la presse des violences policières qu’elle affirme avoir subies avec de nombreux enfants de son âge dans un centre de détention à Tunis où ils ont été incarcérés après une manifestation.
Radhia Nasraoui a déploré "l’absence de volonté politique" pour mettre un terme à ces pratiques et réclamé l’ouverture "d’enquêtes indépendantes sur les actes de torture pour que les responsables" soient "jugés et sanctionnés et les victimes dédommagées".