Mohamad Anas Haitham Soueid, 47 ans, qui habite Leesburg (Virginie) non loin de la capitale fédérale, a été formellement inculpé le 5 octobre de six chefs d’accusation, dont espionnage pour le compte du gouvernement syrien. Il a été arrêté mardi.
Il a également été inculpé de fausses déclarations à des agents fédéraux.
L’ambassade de la Syrie aux Etats-Unis a démenti ces accusations d’espionnage les qualifiant de "grotesques", "absolument sans fondement" et "totalement inacceptables".
"Ni M. Soueid ni aucun autre citoyen des Etats-Unis n’est agent du gouvernement syrien", a souligné l’ambassade dans un communiqué. "Il n’a jamais travaillé sous la direction ou le contrô le d’un responsable syrien" ni n’a reçu d’argent du "gouvernement syrien", ajoute le texte.
L’ambassade voit dans ces accusations "une tentative flagrante de (la) diffamer sur la base de purs mensonges et inventions" et met "au défi le ministère (américain) de la Justice de fournir une seule preuve" de ces allégations.
Naturalisé américain, M. Soueid devait comparaître devant la juge Theresa Buchanan mercredi à 18H00 GMT à Alexandrie, en Virginie.
L’affaire a été dévoilée au moment où les Etats-Unis et d’autres pays dénoncent la répression des manifestations contre le régime du président Bachar al-Assad.
M. Soueid est accusé d’avoir tenté de "saper, étouffer et intimider et potentiellement de nuire à des personnes aux Etats-Unis et en Syrie qui protestaient contre le gouvernement syrien (…) le tout sous le contrô le et la supervision du gouvernement syrien et de responsables syriens", affirme l’acte d’inculpation.
Il est en particulier soupçonné d’avoir commandé des enregistrements audio et vidéo de contestataires dans les deux pays et d’avoir envoyé une vingtaine de ces enregistrements entre le 2 avril et le 10 juin aux services secrets syriens, selon la même source.
Interrogé le 3 août par des agents de la sûreté fédérale américaine (FBI), il avait démenti les faits.
S’il était reconnu coupable, M. Soueid risquerait jusqu’à 15 ans de prison pour la seule accusation d’espionnage.
Dans un communiqué, Amnesty International s’est félicité de ce "changement positif". "Les actes (américains) montrent que la portée de l’appareil du renseignement syrien a ses limites", poursuit Neil Sammonds, expert sur la Syrie à Amnesty International. "Cette enquête et l’arrestation qui a suivi par les autorités américaines est précisément le type d’action énergique de la part des gouvernements hô tes que nous voudrions voir aussi dans d’autres pays où des informations crédibles attestent de menaces et de harcèlements vécus par des ressortissants syriens vivant à l’étranger".