Lundi, l’Unesco se prononce sur l’adhésion de la Palestine sous la menace américaine d’arrêter son financement
Pour entrer en vigueur, l’adhésion palestinienne à l’Unesco doit être votée à une majorité des deux tiers des votants parmi ses 193 membres. Selon des sources diplomatiques, les Palestiniens, qui n’ont actuellement qu’un statut de «mission d’observation», sont assurés d’obtenir cette majorité.
La résolution au conseil exécutif le 5 octobre avait été soutenue par 40 des 58 membres. Quatre pays ont voté contre, dont les Etats-Unis, et 14 se sont abstenus, dont la France et l’Espagne.
Paris juge ce vote prématuré, alors que la demande d’adhésion de l’Etat palestinien à l’ONU est en cours d’examen par le Conseil de sécurité. Les Etats-Unis ont menacé d’opposer leur veto à cette démarche tandis que la France a proposé d’accorder à la Palestine un simple statut d’Etat observateur via un vote à l’Assemblée générale des Nations unies.
L’adhésion de la Palestine à l’Unesco devrait signer l’arrêt immédiat du financement de l’agence onusienne par les Etats-Unis, soit 70 millions de dollars. Deux lois américaines du début des années 1990 interdisent le financement d’une agence spécialisée des Nations unies qui accepte les Palestiniens comme Etat membre à part entière.
Malgré les pressions des Européens qui veulent les convaincre de se contenter d’adhérer dans l’immédiat à trois conventions de l’Unesco, dont celle du Patrimoine mondial, ce qui est possible pour un «Etat non membre», les Palestiniens refusent jusqu’ici de revenir en arrière sur leur demande d’adhésion pleine qu’ils reportent depuis 1989.