"Un message d’unité nationale est encore la meilleure des réponses aux doutes des marchés et aux craintes des investisseurs", a affirmé M. Fillon (UMP, droite) dans une tribune publiée samedi par le quotidien Le Figaro.
La constitutionnalisation de la règle d’or a besoin, pour être adoptée par le Congrès des voix des Parlementaires de l’opposition socialiste (députés et sénateurs). Le président Nicolas Sarkozy doit décider à la rentrée s’il convoquera ou non ce Congrès.
Mais les socialistes ont refusé de voter ce texte lors de son examen à l’Assemblée et au Sénat, estimant que ce projet de réforme constitutionnelle était une opération politique du chef de l’Etat, à neuf mois de l’élection présidentielle. Tout en reconnaissant la nécessité de réduire les déficits publics, les socialistes estiment que le président Sarkozy devrait plutôt revenir sur certaines mesures fiscales de son gouvernement qui privilégient, selon eux, les plus riches.
"Personne ne demande aux dirigeants socialistes français de renoncer à leurs convictions ni même à leurs ambitions légitimes", poursuit M. Fillon dans la tribune publiée par Le Figaro. "Reconnaître les efforts de la France et de l’Allemagne pour sortir de la crise, s’engager sur une +règle d’or+ de bon sens, ce serait faire preuve de responsabilité et d’un sens de l’intérêt national qui serait à leur honneur", a ajouté le Premier ministre, en plaçant la pression sur les Socialistes.
Cet appel intervient à la veille de l’annonce de mesures d’austérité, le 24 aout, suivie d’une série de consultations que doit tenir M. Fillon avec les formations politiques pour vérifier si un consensus est possible sur l’adoption de la règle d’or budgétaire.
M. Fillon a, d’autre part, estimé que l’objectif du "retour à un déficit de 3p%" du PIB en 2013 pour la France était "intangible". "Personne n’a le droit de mentir aux Français sur les efforts que nous devons consentir. Personne ne pourra revenir sur ces mesures qui garantissent notre souveraineté financière et sociale", souligne-t-il.
Selon des projections du Fonds monétaire international (FMI) publiées en juin, la France devrait accuser en 2011 un déficit budgétaire à 5,8 % du produit intérieur brut (PIB). La France s’est engagée à le faire descendre à 4,6 % en 2012 et 3 % en 2013.
Le chef de l’exécutif français a, par ailleurs, estimé que la création d’obligations européennes (euro-bonds) renchérirait le coût de la dette publique de la France et pourrait compromettre sa notation.
Cette option, défendue par certains observateurs et responsables comme l’une des solutions possibles à la crise des dettes souveraines, a été écartée par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel lors de leur mini-sommet mardi à Paris.
"Certains préconisent la création d’obligations européennes, les ‘eurobonds’, qu’ils présentent comme une panacée. Mais ils oublient de dire que cela renchérirait le coût de la dette française et pourrait même remettre en cause sa notation" (AAA), a-t-il soutenu.
"On voit bien qu’en pratique les eurobonds ne peuvent se concevoir sans un renforcement considérable de la discipline budgétaire et de la gouvernance économique au sein de la zone euro. C’est dire qu’ils passeraient par une intégration sur laquelle il n’existe aujourd’hui aucun consensus politique", a conclu M. Fillon.