"Vous êtes une tribu honorable (…). Vous devez préservez votre histoire et votre honneur (…). Reniez ce tyran car il va partir et vous aurez à supporter son héritage", a déclaré M. Jalloud à l’adresse de la tribu des Guedadfa.
"L’étau s’est resserré autour de lui. S’il se trouve à Tripoli, il lui sera difficile de s’en sortir car toutes les routes sont sous le contrôle des révolutionnaires", a-t-il ajouté.
L’ex-compagnon de route du colonel Kadhafi a en outre appelé les habitants de Tripoli à se joindre à la rébellion. "Il revient aux habitants de Tripoli, qui compte le quart des habitants de la Libye, de se soulever massivement. L’heure a sonné (…), n’ayez plus peur", a-t-il dit à Al-Jaeera.
Dans la nuit de samedi à dimanche, ds explosions et des échanges de tirs ont retenti à Tripoli, la capitale libyenne, où les opposants à Mouammar Kadhafi affirment que la chute du dirigeant libyen n’est plus qu’une question d’heures six mois après le début des affrontements.
Dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne, la Libye a été secouée en février par un mouvement de contestation inédit du régime qui s’est tranformé depuis en guerre civile mettant aux prises les forces rebelles à l’armée libyenne.
Malgré de nouvelles défections et les avancées engrangées ces derniers jours sur le terrain par les insurgés, Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, ne montre aucun signe de fléchissement.
"Ces rats (…) ont été attaqués par la population cette nuit et nous les avons éliminés", a-t-il déclaré dans un message sonore diffusé à la télévision d’Etat tôt dimanche.
"Je sais qu’il y a des bombardements aériens mais le bruit des feux d’artifice est plus fort que celui des bombes larguées par l’aviation", a-t-il ajouté.
Des opposants au régime se sont soulevés en coordination avec les rebelles encerclant la capitale, a indiqué Abdel Hafiz Ghoga, vice-président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne.
"L’heure H a sonné. Les rebelles se sont soulevés à Tripoli", a-t-il dit.
Les avions de l’Otan, qui interviennent en Libye depuis le 31 mars dans le cadre de la résolution 1793 du Conseil de sécurité de l’Onu, ont lancé des raids pour distraire les forces de Mouammar Kadhafi, a-t-il ajouté.
L’ancien numéro deux du régime, Abdel Salam Jalloud, qui a rejoint les rangs de la rébellion vendredi, est apparu à la télévision à Rome et a appelé les habitants de Tripoli à se soulever contre "le tyran".
L’annonce d’affrontements dans la capitale libyenne a été accueillie par des cris de joie à Benghazi, bastion de la rébellion dans l’est libyen, et dans d’autres villes du pays contrôlées par les insurgés.
Le porte-parole du gouvernement libyen a affirmé que l’incursion des rebelles dans la capitale avait été rapidement repoussée par les forces kadhafistes.
Des individus armés présents ont été mis hors d’état de nuire, a indiqué Moussa Ibrahim, lors d’une intervention à la télévision publique.
Après des mois d’impasse sur le terrain, les rebelles ont engrangé ces derniers jours des avancées sur la route menant à Tripoli, s’emparant notamment de Zaouïah, ville stratégique située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la capitale.
La télévision d’Etat a montré dans la nuit de samedi à dimanche Saif al Islam, l’un des fils du dirigeant libyen, s’adressant à une assemblée de jeunes.
"La révolte en Libye va échouer. Nous ne nous rendrons jamais ni ne brandirons le drapeau blanc, c’est impossible. C’est notre pays et nous ne le quitterons jamais", a-t-il prévenu.
"Si jamais Tripoli tombe aux mains de rebelles, les options déjà limitées qui se présentent à Kadhafi vont encore se réduire. La pression qui pèse sur lui et son cercle de loyalistes aura des effets dévastateurs", a indiqué un haut responsable de la Maison blanche à Washington.
Selon l’agence de presse officielle Jana, la Libye a invité le secrétaire général de l’Onu à former une commission de haut niveau pour trouver une issue à la guerre civile et enquêter sur d’éventuelles atteintes au droit international de la part de l’Otan.
Le Premier ministre libyen Al Baghdadi Ali al Mahmoudi a eu un entretien téléphonique à ce sujet avec Ban Ki-moon, qui lui a promis d’étudier sa requête.