Instituer la limite du déficit public dans la constitution : une mesure positive pour l’Espagne (gouvernement)
"L’introduction du principe de la stabilité budgétaire dans la constitution est une mesure exceptionnelle qui sera positive pour l’Espagne", a affirmé son porte-parole, José Blanco lors d’un point de presse à l’issue de la réunion du Conseil des ministres.
Le gouvernement, qui s’est félicité de l’adoption par le Congrès des députés de l’amendement de l’article 135 de la constitution pour fixer la limite du déficit public, estime que cette réforme constitutionnelle apporte une double garantie aux citoyens espagnols et aux investisseurs.
Aux citoyens, "elle assure la salubrité des comptes publics pour assurer l’état de bien-être social". Aux investisseurs, "elle renforce l’image de la capacité de l’Espagne et sa fiabilité pour faire face à ses obligations à long terme", a expliqué le porte-parole du gouvernement.
En procédant à cette réforme constitutionnelle, l’Espagne se place parmi les premiers pays de l’Union Européenne à miser sur la bonne gouvernance économique européenne, s’est-il réjoui.
Réagissant aux critiques adressées à cette réforme constitutionnelle pour avoir été décidée et adoptée à la hâte, le porte-parole de l’exécutif socialiste a justifié "cette célérité exceptionnelle" par "la période de grandes turbulences financières, que traverse l’Espagne, avec de sérieuses implications sur les marchés de la dette publique".
Après avoir rappelé que d’autres pays européens et en dehors de l’Europe sont en train de prendre, eux aussi, des mesures extraordinaires urgentes pour éviter de graves risques à leurs économies, José Blanco a estimé que les mesures exceptionnelles prises par ces pays, ainsi que par l’Espagne doivent entrer en vigueur le plus rapidement possible car "les prochains mois risquent d’être difficiles".
Défendant la décision controversée de l’exécutif socialiste de procéder à cette réforme constitutionnelle décriée, dans le fond et la forme, par les principales formations syndicales, le porte-parole du gouvernement a assuré que l’histoire va prouver que cette décision, approuvée par le Congrès des députés, a été des plus sages, car la stabilité budgétaire n’est pas un recours conjoncturel face à une situation économique difficile, mais un "principe de bonne gouvernance et de santé économique". Il a également regretté la polémique ayant entouré cette réforme constitutionnelle, assurant que le gouvernement aurait préféré un débat plus serein et moins centré sur des questions électoralistes.
Le Congrès des députés a adopté vendredi à la majorité écrasante (316 voix contre 5) la réforme constitutionnelle portant sur la limitation du déficit public, proposée par le gouvernement et soutenue par le principal parti de l’opposition.
La réforme a été approuvée grâce à l’appui des deux principales formations politiques au Parlement, le Parti socialiste (PSOE-au pouvoir) et le Parti Populaire (PP-opposition), ainsi que de l’Union du Peuple Navarre (UPN), alors que les partis nationalistes Convergence et Union (CiU-Catalogne) et le Parti Nationaliste Basque (PNV) n’ont pas pris part au vote.
D’autres partis nationalistes minoritaires ont préféré quitter les séances plénières, en signe de rejet de cette réforme constitutionnelle aussi bien sur le plan de la forme que du fond.
Cette réforme sera soumise, la semaine prochaine, au vote du Sénat espagnol (Chambre haute) dans le cadre d’une procédure d’urgence.