Nucléaire, eau et immunité : Berlusconi perd tous ses référendums
A la relance de l’énergie nucléaire, la privatisation de l’eau ou l’immunité judiciaire pour Berlusconi, les Italiens ont dit « non ». Un vote massif qui amène Silvio Berlusconi à reconnaître sa défaite sur « tous les thèmes ».
Le vote portait cette fois sur trois référendums. Des questions majeures : la relance du programme nucléaire civil italien, la privatisation de l’eau et la possibilité pour le président du Conseil et ses ministres de ne pas avoir à répondre à une convocation des tribunaux.
Silvio Berlusconi et nombre de ses alliés politiques avaient fait savoir qu’ils s’abstiendraient. Ils espéraient bien que les Italiens feraient de même et qu’ainsi, le quorum ne serait pas atteint – depuis 1995, une vingtaine de référendums n’ont pas atteints les 51% de participation requis et leurs résultats n’ont pas pu être validés.
Défaite personnelle pour Berlusconi
Mais les Italiens se sont massivement rendus aux urnes. La participation dépasse les 57%. Et les résultats sont sans appel : à plus de 95% des suffrages exprimés, les Italiens ont rejeté les trois propositions du Cavaliere.
Trois mois après la catastrophe japonaise de Fukushima, ce vote marque notamment un adieu définitif à l’énergie nucléaire, que l’Italie avait abandonnée en 1987, avant de la reprendre en 2008 en confiant l’exploitation de ses centrales à EDF. L’Italie s’était par ailleurs engagée à acherter quatre EPR à Areva.
Mais ce vote constitue aussi une défaite personnelle pour Silvio Berlusconi, qui demandait aux Italiens de le protéger de la justice. Le texte permettait au président du conseil et à ses ministres d’échapper à toute poursuite judiciaire aussi longtemps qu’ils étaient au pouvoir.
"Il apparaît clairement que la volonté des Italiens est nette sur tous les thèmes de ce vote", a déclaré le Cavaliere dans un communiqué publié par ses services. "Le gouvernement et le parlement ont le devoir d’accepter pleinement les réponses données aux référendums", dont la "forte affluence (…) démontre une volonté de participation des citoyens aux décisions sur notre avenir", conclut-il.