DSK: la plainte de Tristane Banon à l’étude au parquet de Paris
Le parquet de Paris a accusé réception de la lettre de Tristane Banon, dans laquelle elle porte plainte contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol. Le parquet doit maintenant décider s’il lui donne une suite judiciaire. Les faits présumés remontent 2003. L’avocat de la jeune femme considère qu’ils sont solides. DSK, dans un livre, les a qualifié d’imaginaires.
Le parquet a maintenant le choix sur les suites judiciaires à donner à cette lettre, par laquelle la journaliste et romancière de 32 ans veut ouvrir un nouvel épisode judiciaire dans la vie de DSK. Il peut soit classer la plainte sans suite, soit lancer une enquête préliminaire si il estime avoir besoin de plus d’information pour se décider, soit faire ouvrir directement une information judiciaire par un juge d’instruction s’il considère que les faits présumés sont suffisamment étayés. La tentative de viol est passible de 15 ans de prison. Elle est jugée en cour d’assises, et la peine peut être aggravée en cas de circonstance atténuantes. Le parquet peut aussi choisir de qualifier les faits d’agression sexuelle, auquel cas, ils seraient prescrits.
Eléments concrets
L’avocat de Tristane Banon, Me David Koubbi, ne doute pas une seconde du parcours judiciaire de son affaire : “dans l’hypothèse où Monsieur Dominique Strauss-Kahn viendrait à ne pas comparaître devant une cour d’assises, nous saurions alors à quoi nous en tenir quant au traitement judiciaire de ce type d’affaires en France”.
La plaignante avait raconté les faits pour la première fois lors d’une émission de télévision en 2007. Assise au milieu des invités de Thierry Ardisson, elle avait déroulé son histoire, qui date de 2003, sur un ton léger, qui collait à celui de l’émission, mais décalé par rapport à sa gravité. _Au cours de cet entretien, puis d’un autre accordé au site AgoraVox, elle a livré plusieurs éléments que les enquêteurs vont sans doute s’attacher à vérifier, à présent que la plainte est déposée.
Elle évoque tout d’abord un appartement parisien, proche du boulevard des Invalides, précise-t-elle dans l’Express dans lequel DSK lui aurait donné rendez-vous pour leur seconde rencontre, dans le cadre d’une interview pour un livre qu’elle préparait. Un “appartement vide, avec un magnétoscope, un lit au fond”. Elle en garde un souvenir précis : “très beau, poutres apparentes, sublime, sur cour intérieur”. Une des priorités sera sans doute de le retrouver.
Quid du dictaphone ?
Ensuite, au cours de son récit, elle précise avoir ouvert son dictaphone au début de l’entretien. Elle en aurait donc enregistré une partie, avant que DSK ne coupe le son, selon elle. Mais elle n’a jamais dit si elle avait pu récupérer l’enregistrement, pas plus qu’elle n’a dit ce qu’elle avait fait des SMS que l’ex-patron du FMI lui aurait envoyé. Les enquêteurs s’intéresseront aussi sans doute aux traces qu’ils peuvent retrouver du coup de fil à sa mère, juste après les faits, tout comme celles du PV de stationnement dont elle se souvient d’avoir écopé.
Tous ces éléments ne permettront peut-être pas de savoir ce qui s’est passé ce jour-là dans cet appartement, mais ils permettront de planter le décor des faits, et d’avancer un peu plus loin que le pur “parole contre parole”, d’autant que DSK, lui, nie catégoriquement. Dans une biographie, il qualifie les faits évoqués par Tristane Banon d“’imaginaires”, au point d’annoncer une plainte pour dénonciation calomnieuse;