Libye : la France cherche une solution négociée
En Libye, la situation frôle l’enlisement. Des négociations ont débuté avec Kadhafi.
Le colonel Kadhafi s’accroche au pouvoir et ses partisans contrôlent tout l’ouest du pays. Les différentes lignes de front n’ont pas bougé d’un millimètre depuis le début des frappes, malgré les énormes moyens militaires engagés par l’Otan. En deux mois et demi, les avions de l’Otan ont mené quelque 3 800 sorties, soit une cinquantaine de bombardements par jour. Mais du côté libyen, la résistance tactique s’est organisée. Mouammar Kadhafi s’appuie sur des gardes prétoriennes qui ont elles-mêmes recruté parmi les tribus les plus fidèles, explique le colonel Michel Goya, chargé de l’étude des nouveaux conflits à l’Ecole militaire.
Pour contrer cette tactique libyenne, il faudrait un engagement des troupes au sol et déployer l’infanterie, des appuis d’artillerie, des blindés à roue et des hélicoptères. Mais dans les faits, elle n’est pas privilégiée par l’Etat-major. La France n’exclut toutefois pas totalement cette hypothèse et laisse d’ailleurs planer le doute sur une telle intervention, partie intégrante d’une stratégie de pression sur la Libye.
Les négociations ont commencé
En fait, tout est mis actuellement en oeuvre pour forcer Mouammar Kadhafi à accepter un départ négocié. Les négociations ont déjà commencé avec le colonel et la France est en première ligne dans ces discussions, selon les informations d’Europe 1. Les bombardement s’arrêteraient dès lors que Mouammar Kadhafi accepterait de quitter le pouvoir et la Libye. En échange de quoi, le dirigeant libyen pourrait trouver asile dans un grand pays musulman d’Asie, un pays qui dans tous les cas n’aurait pas signé de convention d’extradition avec la Cour pénale internationale. Il pourrait ainsi échapper à une inculpation pour crimes de guerre ou crimes contre l’humanité.
Parallèlement, il s’agit de favoriser les défections parmi les hauts responsables du régime, à l’instar de Moussa Koussa, l’ancien patron des services secrets, qui s’est installé au Qatar. L’objectif est de favoriser l’émergence de cadres pour représenter les provinces de l’ouest dans une Libye sans Kadhafi.
Des navettes en Tunisie
Ces négociations se déroulent en Tunisie avec des émissaires qui font la navette avec Tripoli pour soumettre ces propositions à Kadhafi, selon les informations d’Europe 1. Et il semblerait que pour l’instant le Guide n’ait pas totalement exclu l’idée de lâcher le pouvoir. En revanche, il refuse absolument de quitter la Libye. Condition jugée pourtant impérative par les forces de l’Otan.