François Chérèque (CFDT) : la prime va « diviser les salariés »
François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a qualifié jeudi d' »erreur » le principe d’une prime obligatoire dans les grandes entreprises, affirmant que cela allait « diviser les salariés », limiter les hausses de salaire, tout en étant un « cadeau » au patronat.
Selon lui, dans une entreprise "qui va se voir imposer une prime sur laquelle elle ne paiera pas d’impôt sur les sociétés, moins de charges, il y aura moins d’augmentation de salaires, plus de prime". "Celui qui va y perdre, c’est le salarié, par contre pour l’entreprise, ce sera un cadeau, un effet d’aubaine", a-t-il dénoncé.
Cette disposition, arbitrée mercredi soir à l’Elysée, est "une catastrophe, en particulier pour les salariés des petites entreprises", alors que "le patronat s’en sort bien", a-t-il insisté.
Selon François Chérèque, "le gouvernement a d’autres moyens d’agir", comme "donner un coup de pouce au smic" ou prendre des mesures "sur l’énergie". "Il a une responsabilité directe qu’il ne prend pas", a-t-il déploré.
Interrogé sur le gel du point d’indice des fonctionnaires, le leader de la CFDT a jugé "insupportable" la démarche du gouvernement. "Il nous avait dit "on va avoir moins de fonctionnaires mieux payés". On a moins de fonctionnaires, on a une désorganisation de l’Etat, on a des fonctionnaires moins payés", a-t-il résumé.
Le gouvernement "trouve de l’argent pour alléger les impôts des grandes entreprises mais ne trouve pas d’argent pour augmenter ses fonctionnaires", a-t-il dénoncé.