Le président de l’Autorité palestinienne, qui était jeudi à Paris, où il a rencontré le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon, veut demander en septembre à l’Assemblée générale de l’Onu de reconnaÂŒtre un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza, occupés par Isra‰l depuis 1967.
Il tire des contacts qu’il a eus avec les dirigeants du monde entier des conclusions relativement optimistes.
"On ne peut pas dire que ces Etats ou ces organisations ont promis. Mais tous les signes de ces Etats ou organisations montrent qu’ils attendent le bon moment pour reconnaÂŒtre l’Etat palestinien", a-t-il déclaré jeudi sur France 24.
Il en veut pour preuve notamment le fait que nombre de pays ont ces derniers temps élevé au rang d’ambassadeur leur représentant auprès de l’Autorité palestinienne.
"Et nous aussi on attend le bon moment", a-t-il dit.
Même si les Etats-Unis ont opposé en septembre dernier leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu condamnant la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires occupés, Mahmoud Abbas se dit optimiste sur la suite.
"Nous avons dépassé cela car nous pensons qu’on ne doit pas rompre le dialogue avec les Etats-Unis pour cette question seulement", a ajouté le président de l’Autorité palestinienne.
Pour lui, le fait que Barack Obama se soit dit favorable à la solution des deux Etats constitue un "signe clair". "Nous avons beaucoup d’indices, beaucoup de signes que les Etats-Unis veulent reconnaître l’Etat palestinien."
PAS DE TROISIEME INTIFADA
La France fait partie des pays les plus allants sur ce point, soulignant que le "printemps arabe" et ses revendications démocratiques ne peuvent laisser la Palestine au bord du chemin.
François Fillon a ainsi déclaré le 22 mars que 2011 "doit être aussi l’année de la création d’un Etat palestinien".
Pour l’instant, 110 pays ont reconnu la Palestine en tant qu’Etat, soit plus de la moitié des membres des Nations unies.
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont salué la gestion économique de l’Autorité palestinienne sous la présidence de Mahmoud Abbas
Dans un rapport, le FMI écrit que l’Autorité palestinienne "est désormais capable de mener la politique économique solide qu’on attend d’un futur Etat palestinien viable".
Il estime que l’instance palestinienne, qui gouverne la Cisjordanie, est réputée pour ses réformes financières lui permettant de réduire sa dépendance envers l’aide des donateurs.
En 2009, le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a lancé un plan de deux ans visant à bâtir le cadre institutionnel d’un Etat d’ici la mi-2011.
Isra‰l, pour sa part, juge "irréaliste" cette initiative et insiste pour que soit signé auparavant un traité de paix prévoyant la création d’un Etat palestinien.
Mahmoud Abbas a dit sur France 24 sa "préférence" pour que la reconnaissance de son Etat soit l’aboutissement de négociations avec Isra‰l, mais a insisté sur l’absence de tels pourparlers et condamné la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires occupés.
Que se passera-t-il si, en septembre prochain, l’Etat palestinien n’est pas reconnu par la communauté internationale ?
Mahmoud Abbas a déclaré que "toutes les options" seraient alors sur la table.
"Si vous me posez la question, franchement, je ne sais pas quelle sera cette étape. Ce sera peut-être une étape difficile, peut-être dangereuse, je ne sais pas", a-t-il dit.
Mais il ne souhaite pas une troisième intifada armée.
"Je ne souhaite pas cela et je me suis engagé en tant que président de l’Autorité palestinienne à ne pas permettre une troisième insurrection armée", a-t-il déclaré. "Mais la résistance pacifique populaire est permise."