Sarkozy à Rome pour le sommet franco-italien, sur fond de divergences sur la question migratoire
Le président français Nicolas Sarkozy se rendra mardi à Rome pour participer au 29-ème Sommet franco-italien, sur fond de tensions entre les deux pays en raison de leur désaccord sur la question migratoire.
Les divergences entre les deux pays sur la question migratoire se sont accentuées cette semaine, après la décision des autorités françaises dimanche de bloquer le trafic ferroviaire entre la ville italienne de Ventimille et la Côte d’Azur, pour empêcher l’arrivée en France d’un train transportant des manifestants et des migrants tunisiens, provoquant l’ire de l’Italie.
Face à l’afflux massif des migrants tunisiens depuis le début de janvier sur la petite île de Lampedusa, le gouvernement italien avait décidé début avril d’accorder des titres de séjour provisoires aux clandestins, pour leur permettre de rejoindre "leurs parents ou amis" en France ou dans d’autres pays d’Europe.
Une décision qui n’a pas été du goût de la France dont le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, n’avait pas tardé à réagir en avertissant que son pays renverrait vers l’Italie les migrants tunisiens qui ne satisferaient pas toutes les conditions leur permettant d’entrer sur son territoire, qui n’incluent pas seulement le permis de séjour mais aussi un passeport et des ressources suffisantes.
La Commission européenne, qui considère que les permis de séjour temporaires n’étaient en aucun cas une autorisation de voyager dans les autres pays de l’espace Schengen, a donné raison lundi à Paris, en estimant "justifiée" sa décision de suspendre le trafic ferroviaire.
Conforté par le soutien européen, M. Guéant a réitéré le même jour la position française, soulignant que "nous faisons une application à la lettre et dans l’esprit des accords" de Schengen dans le dossier des migrants tunisiens, mais tout en assurant que "la France ne souhaite pas" de tensions avec l’Italie. Il réagissait à une déclaration du chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, qui affirmait, dans une interview au quotidien La Reppublica: "Une ombre" plane sur les relations franco-italiennes, dont "il faudra ressortir en réaffirmant la volonté de l’Italie et de la France de travailler ensemble, en tant que pays fondateurs de l’Union européenne".