A la recherche de l’auteur de l’enregistrement que le site Mediapart s’est procuré et a diffusé samedi dernier, les dirigeants français sont parvenus à leurs fins.
Celui qui était considéré comme « la taupe » dans cette histoire leur a facilité la tâche puisqu’il s’est dénoncé.
Comme l’a révélé hier soir leparisien.fr, il s’agit de Mohammed Belkacemi. Conseiller technique national pour le football dans les quartiers, il faisait partie des dix-huit participants à la réunion de travail au cours de laquelle Laurent Blanc (le sélectionneur de l’équipe de France), François Blaquart (directeur technique national) et Erick Mombaerts (sélectionneur des espoirs) ont évoqué la possible mise en place de quotas pour éviter la fuite des binationaux.
Mohammed Belkacemi, fait chevalier de l’ordre national du mérite en octobre 2009, est un homme très attaché au football diversifié et à l’intégration des jeunes de quartiers.
Laurent Blanc entendu en fin de semaine
Selon ses proches, le 8 novembre, ce n’était pas la première fois que des propos tendancieux étaient tenus en réunion. Ce jour-là, il s’était confié à un proche, se disant très choqué par ce qu’il avait entendu. Cela pourrait être une des motivations qui l’a poussé à agir.
De la même façon, et même si cela n’apparait pas dans le verbatim publié par Mediapart, il aurait fait partie, comme Francis Smerecki, des cinq personnes à s’opposer au discours de Blanc, Blaquart et Mombaerts.
Il reste désormais à déterminer si Belkacemi a lui-même transmis son enregistrement à Mediapart ou s’il a bénéficié d’une complicité. En attendant, la FFF devrait s’en séparer pour «manque de loyauté» selon un haut dirigeant de l’institution.
Hier, François Blaquart, le directeur technique national suspendu depuis samedi à titre provisoire, Erick Mombaerts, sélectionneur des espoirs, Gérard Prêcheur, directeur du Pôle INF, et Jean-Claude Giuntini, sélectionneur des moins de 16 ans, ont été entendus au siège de la FFF, boulevard de Grenelle à Paris (XVe) par la commission d’enquête interne de la FFF et par la mission du ministère de la Jeunesse et des Sports. « C’est lourd à porter pour tout le monde, Laurent Blanc, la DTN… », a remarqué Mombaerts à sa sortie. Laurent Blanc, toujours en Italie, sera, lui, entendu en fin de semaine.
Un conseil fédéral extraordinaire se tiendra mardi ou mercredi prochain pour se prononcer sur d’éventuelles sanctions.