Le ministère de l’Intérieur et la Préfecture de police craignent un retour des violences dans les rues de Paris, épargnées par les débordements depuis le 16 mars et le saccage de magasins sur les Champs-Elysées.
Des sources à Beauvau comme au sein de la "PP" annoncent un dispositif sécuritaire "conséquent" et comparable à ceux mis en oeuvre en mars ou en décembre 2018, au plus fort des violences qui avaient surgi dans le sillage du mouvement.
Ce samedi, les voyants sont au rouge dans la capitale avec l’organisation concomitante des Journées du patrimoine, qui drainent des dizaines de milliers de personnes dans des lieux de pouvoir et les institutions, la marche pour le climat, une manifestation contre la réforme des retraites à l’appel de FO et le retour annoncé des "gilets jaunes".
Une source sécuritaire fait valoir les risques de "convergence" entre "gilets jaunes" et "Black Blocs qui veulent tout casser" et d’"infiltration" de la marche climat avec également à la clef des actions de désobéissance civile.
Les dégradations et les heurts avec la police survenus samedi dernier à Nantes à l’occasion de l’acte 44, invitent également à la plus grande vigilance, remarque cette source.
Comme à son habitude le préfet de police de Paris a pris un arrêté d’interdiction de manifester. Mis en oeuvre dès vendredi 17H, il concerne de larges secteurs de la capitale dont des zones inédites: Champs-Elysées et avenue de la Grande Armée ; Assemblée Nationale ; Hôtel Matignon ; Trocadéro et Tour Eiffel ; Sénat ; cathédrale Notre-Dame de Paris ; et –pour la première fois– Bois de Vincennes et Bois de Boulogne.
Si depuis le printemps, les cortèges se sont dépeuplés, les appels sur les réseaux sociaux à rallier la marche climat et à "marcher contre le système" à Paris attirent un nombre de personnes largement supérieur à ce qui a été observé les dernières semaines.
Pour Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement blessé à l’oeil en janvier, "ce sera une manifestation révélatrice car beaucoup de gens vont monter à Paris".
Plusieurs institutions et musées ont renoncé à ouvrir samedi à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, et parfois même dimanche, selon le ministère de la Culture.