PS : le nouveau rapport accablant sur la fédération marseillaise (Le Parisien)
«Le Parisien» – «Aujourd’hui en France» s’est procuré un nouveau document qui cible la troisième fédération PS de France, deux jours après la révélation d’un rapport d’Arnaud Montebourg dénonçant un « système de pression féodal reposant sur l’intimidation et la peur» chez les socialistes des Bouches-du-Rhône.
«Un adhérent tentait d’introduire une poignée de bulletins dans l’urne»
Au terme de ce vote des militants, l’actuelle secrétaire nationale Martine Aubry l’avait emportée avec 102 voix d’avance sur Ségolène Royal. «Dès le début des opérations, j’ai dû stopper le vote collectif d’un membre d’une famille pour le père, la mère et les enfants», raconte l’un des observateurs dans ce rapport dit «Bodin», du nom de Yannick Bodin, le sénateur qui a dirigé cette mission à Marseille. «J’ai également arrêté de la main un adhérent qui tentait d’introduire une poignée de bulletins dans l’urne», poursuit cet observateur.
Présent le même jour dans un bureau voisin, un autre observateur note que «quasiment aucun votant ne passait par l’isoloir». Et ajoute : «Les camarades entraient en fait dans la salle de vote munis d’une enveloppe contenant déjà leur bulletin de vote (…) Lors du dépouillement, il est apparu de façon évidente que les bulletins avaient été pré-remplis par deux ou trois mêmes mains.»
«Dans cette section, les irrégularités sont légion»
Chargée de la section 313, un quartier du 13e arrondissement de Marseille, une observatrice est formelle : «Dans cette section, les irrégularités sont légion.» Et d’énumérer : «A l’issue du scrutin, nous avons constaté une différence non négligeable de 15 voix» entre ses propres comptes et celle des dirigeants du bureau, « trois militants sans carte d’identité ont été autorisés à voter » et « la confidentialité du vote a été très peu respectée». Un autre relate encore cette anecdote : «Je surprends à deux reprises le secrétaire de section, cachant sa main derrière l’urne, en train de signer en douce au feutre noir en lieu et place de militants du fichier.»