La date précise n’est pas encore définitivement fixée mais, d’après Kyodo, "le tribunal de Tokyo souhaite organiser jusqu’à trois audiences par semaine à compter du 21 avril".
"C’est en effet ce qu’il y a dans le calendrier distribué par le tribunal", a confirmé à l’AFP une source proche du dossier, sans pouvoir en dire davantage dans l’immédiat.
Outre le prévenu Carlos Ghosn, seront entendus d’actuels et anciens responsables de Nissan, toujours selon Kyodo.
Carlos Ghosn est sous le coup de quatre inculpations, dont deux (celles sur des rémunérations différées non déclarées) pour lesquelles sont aussi mis en cause son ex-collaborateur Greg Kelly et le constructeur automobile Nissan en tant que personne morale.
Le procès sur ce volet de l’affaire devrait concerner les trois prévenus, bien que les avocats de Carlos Ghosn aient demandé qu’ils soient dissociés par souci d’équité, compte tenu du rôle joué par Nissan dans l’arrestation de celui qui l’avait sauvé de la faillite il y a 20 ans.
Carlos Ghosn, l’ex-patron de Nissan, Renault et de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, est en outre inculpé à deux reprises d’"abus de confiance aggravé" concernant des transferts de fonds à des intermédiaires de Nissan en Arabie saoudite et à Oman, argent dont une partie aurait été utilisée pour des investissements personnels, selon les chefs d’accusation présentés par les procureurs.
Arrêté en novembre 2018 puis libéré sous caution au printemps dernier, l’ex-grand patron est actuellement assigné à résidence à Tokyo, avec interdiction de voir son épouse et de la contacter, des conditions que dénoncent ses avocats.
Il rencontre régulièrement les juges et les procureurs au cours d’audiences préalables au procès, réunions qui se dérouleront jusqu’en mars.
C’est au cours de ces conciliabules que ses avocats prennent peu à peu connaissance du dossier auquel ils n’ont toujours pas complètement accès, ce qu’ils considèrent comme un handicap pour préparer la défense de leur client.
Le patron déchu franco-libano-brésilien de 65 ans ne s’est pas exprimé publiquement pendant une conférence de presse depuis son arrestation, bien qu’il en ait émis le souhait à plusieurs reprises.
M. Ghosn "est à la fois atteint et très résolu, serein sur le fond (…) et impatient de pouvoir s’expliquer et de dire sa part de vérité", a récemment rappelé à l’AFP son avocat français Me François Zimeray.
Par des communiqués ou en réponse à de rares interviews, il a dénoncé depuis le début de l’affaire un "complot" ourdi par Nissan pour empêcher une intégration plus poussée avec constructeur automobile français Renault.
Cette crise a provoqué d’énormes tensions au sein de l’alliance et celui qui a succédé à Carlos Ghosn à la tête de Nissan, Hiroto Saikawa, a lui même dû quitter ses fonctions de directeur général cette semaine, poussé vers la sortie par le nouveau conseil d’administration du groupe après avoir été rattrapé par une affaire de rétributions indues.