"Quelques dizaines de jeunes Européens dont des Français ou jeunes Africains vivant en Europe sont de plus en plus tentés par le jihad dans le Nord du Mali. Certains sont déjà dans le Nord, d’autres veulent partir, ont été arrêtés ou refoulés", a affirmé une source sécuritaire malienne dont les propos sont confirmés par d’autres sources sécuritaires régionales.
"Outre trois ressortissants français qui sont actuellement au sein d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) dans le nord du Mali, il y a désormais un ressortissant britannique à Tombouctou qui a épousé la cause des jihadistes", a indiqué la source sécuritaire malienne.
Une source sécuritaire nigérienne, contactée depuis Bamako par l’AFP, a confirmé ces informations.
"Nous refoulons de notre frontière terrestre de nombreux Africains qui cherchent à regagner le nord du Mali par le Niger, mais des Européens également. Récemment, nous avons refoulé le titulaire d’un passeport français. Nous avons bien sûr alerté" les autorités françaises, a affirmé cette source.
Les forces de sécurité maliennes ont par ailleurs indiqué avoir récemment "arrêté un individu qui s’apprêtait à se rendre dans le nord du Mali pour combattre aux cô tés des jihadistes". "Nous l’avons arrêté cette semaine à Mopti (600 kilomètres au nord de Bamako). Par son accent, c’est certain qu’il a séjourné en Europe et probablement en France, mais ce n’est pas un Français de souche", a précisé une source de ces services.
Il a été transféré de Mopti à Bamako où son interrogatoire se poursuivait mercredi.
Fin octobre, des témoins et des sources sécuritaires avaient affirmé que des "centaines" de jihadistes venus du Soudan et du Sahara occidental, étaient arrivés dans le nord du Mali pour se battre dans la perspective de l’envoi dans la région d’une force armée étrangère.
Le nord du Mali est occupé depuis plus de sept mois par des groupes islamistes liés à Aqmi qui y imposent la charia (loi islamique) de manière très rigoriste (lapidations de couples non mariés, amputations de présumés voleurs) et y commettent de nombreuses exactions.
Une intervention militaire ouest-africaine soutenue par l’ONU est en préparation pour reconquérir cette région.