A l’inverse, l’UMP a voté contre "un texte dogmatique et militant" qui va faire "peser de nouvelles contraintes sur les banques françaises". L’UDI a de son côté choisi l’abstention : les centristes regrettent un "cavalier seul" qui "ne fera que pénaliser les banques françaises" mais saluent tout de même des "avancées pour les droits des TPE et la protection des consommateurs".
Le projet de loi isole les activités de dépôt et celles spéculatives d’une banque de détail jugées non utiles à l’économie. Il ne va pas jusqu’à la séparation évoquée par le candidat Hollande lors du discours du Bourget en janvier 2012, mais le texte prévoit des filiales pour les activités à risque. De plus, interdiction sera faite, au sein de cette filiale, de réaliser des opérations qui portent sur les matières premières agricoles et sur le négoce à haute fréquence.
Un mécanisme de résolution des crises est également mis en place. Un fonds de garantie et de résolution, financé par les banques et le secteur financier, sera mis en place pour contribuer à payer le coût des sinistres afin d’éviter de recourir aux finances publiques. En cas de défaillance d’un établissement, le gendarme des banques, désormais appelée l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), pourra notamment changer ses dirigeants, lui imposer de céder ses actifs, scinder ses activités, voire mettre à contribution les actionnaires et certains créanciers.
Par ailleurs, sur le front de la lutte contre la fraude fiscale, les établissements bancaires devront se montrer plus transparents. Ils devront publier, pays par pays, le nom et la nature de leurs activités, leur produit net bancaire, leurs effectifs en personnel, leur bénéfice ou perte avant impôt, le montant total de leurs impôts redevables ou encore les subventions publiques reçues. Une sanction est prévue pour les contrevenants.
Pour les consommateurs, certains frais bancaires liés aux découverts seront plafonnés, surtout pour les plus fragiles financièrement. Les banques devront aussi prévenir leurs clients 15 jours à l’avance d’un éventuel prélèvement de frais bancaires.
Les montants précis seront fixés par décret gouvernemental. Et, selon les informations du Parisien, Bercy vient de trancher : le plafond sera de 8 euros par opération, dans une limite de 80 euros par mois, et de 4 euros pour les plus démunis, dans une limite de 20 euros mensuels. En d’autres termes, les clients des banques ne paieront jamais plus que ces sommes pour un découvert.