
Ce document, daté du 13 décembre 2011, indique répondre à un courrier du 25 novembre 2011 de Nicole Goueta, l’ancienne maire UMP de Colombes qui s’oppose à la candidature de Rama Yade dans la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine (Asnières/Colombes-sud). Une circonscription où se présente également le député UMP sortant, Manuel Aeschlimann. "Rama Yade vient de subir un nouveau démenti, émanant des services fiscaux eux-mêmes (…) On apprend qu’actuellement, Rama Yade ne paye pas d’impôts à Colombes", se réjouit ce dernier, qui se représente aux législatives de 2012. Avant d’ajouter : "C’est une réponse très explicite." En effet, légalement, pour pouvoir être inscrit sur les listes électorales, il faut pouvoir justifier – pour une personne qui est seulement contribuable – d’un justificatif d’inscription au rôle des impôts locaux depuis plus de cinq ans.
Rama Yade inéligible?
Déjà, les socialistes, par la voix du maire de Colombes, Philippe Sarre, avait indiqué au site Atlantico.fr que Rama Yade n’était pas régulièrement inscrite sur les listes électorales, ne "respectait donc pas le code électoral et pourrait être radiée d’ici mi-décembre par la commission de révision des listes électorales". La droite tente à son tour de disqualifier l’ancienne ministre, sur fond de rivalités politiques. Pour autant, cette non-inscription sur les listes électorales ne l’empêche pas de se présenter aux législatives de 2012, ce qui est son souhait. En effet, selon le code électoral, un candidat n’est pas obligé d’être inscrit sur les listes de le circonscription qu’il brigue. Les législatives sont un scrutin national. L’attaque du maire socialiste de Colombes et de Manuel Aeschlimann vise à montrer que Rama Yade "a menti" aux électeurs de la commune, explique Aeschlimann au JDD.fr.
Quant aux rumeurs faisant état d’un sondage réalisé, en interne, par le Parti radical qui donnerait Rama Yade devant Manuel Aeschlimann – qui a été condamné à un an d’inéligibilité pour favoritisme et s’est pourvu en cassation – dans la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine, le siège du Parti radical n’a pas démenti ni confirmé au JDD cette information. Précisant toutefois que si un tel sondage avait été réalisé, il n’avait pas été payé par les Valoisiens. Selon une information de Paris Match à paraître jeudi, c’est en fait Rama Yade qui serait à l’origine de cette enquête. "Il était très encourageant", confie-t-elle dans l’hebdomadaire, qui affirme que le sondage a été payé par le parti.
Reste à savoir si Rama Yade pourrait être investie par le Parti radical face à Manuel Aeschlimann, qui a reçu le soutien de l’UMP. "J’ai ouï dire par quelqu’un de bien informé que ce n’était pas sûr qu’elle le soit", a déclaré l’ancien maire d’Asnières. Lundi, sur Twitter, Albert Zennou, rédacteur en chef adjoint au service politique du Figaro, écrivait : "Selon un cadre du Parti radical, Rama Yade n’aura pas l’investiture de son parti pour les législatives."