Villepin: « Il est temps que la parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 soit refermée »
Dominique de Villepin a dénoncé, dimanche sur Europe 1, l’absence de négociations entre le gouvernement et les syndicats autour du projet de réforme des retraites, au lendemain de la journée de mobilisation. "C’est une victoire gouvernementale à la Pyrrhus", a-t-il déclaré. Toutefois, il a souligné la nécessité de mettre en place une réforme du système des retraites. "Tenir bon sur la réforme était une bonne chose, mais pas sur la réforme telle qu’elle est", a-t-il précisé, ajoutant que Nicolas Sarkozy "est vainqueur dans sa tête. Et c’est une très mauvaise chose pour lui".
Au sujet du remaniement ministériel, Dominique de Villepin a dénoncé "une compétition ministérielle, pour choisir un Premier ministre, qui s’étale depuis 4 mois au vu et au su de tout le monde". Il estime que François Fillon "s’émancipe", mais reproche à Nicolas Sarkozy de ne pas avoir laissé le Premier ministre assurer son rôle. "Nicolas Sarkozy, en voulant s’arroger l’ensemble des pouvoirs, a troqué sa fonction de Président pour celle de Premier ministre", a-t-il déclaré.
Dominique de Villepin a jugé que la politique menée par le Président avait amoindri la France. "Je dis que Nicolas Sarkozy est aujourd’hui un des problèmes de la France, et parmi les principaux problèmes qu’il faut régler. Il est temps que la parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 soit refermée", a-t-il déclaré.
Pour le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, "Villepin parle aujourd’hui comme Mélenchon, mais la différence, c’est que Mélenchon a un public et que lui n’en a pas". Le président de l’UMP , Jean-François Copé s’est dit très choqué, et a souhaité que Villepin dise clairement où il se situe. Interrogé sur l’appartenance de celui-ci à l’UMP, Copé a répondu drôlement : "Certes, Il a payé sa cotisation, mais tout le monde sait qu’il est extrêmement indépendant par rapport à l’UMP". Le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, a minimisé ces propos, estimant que Dominique de Villepin cherchait à faire "le buzz" et que les militants condamnaient "un tel comportement".