"Nous allons travailler ensemble pour une solution intergouvernementale ou multi-gouvernementale avec plusieurs États membres qui sont concernés", a déclaré M. Macron lors d’une conférence de presse avec Angela Merkel près de Berlin, ajoutant que cet accord vise à ce que les demandeurs d’asile "puissent être repris le plus vite possible dans le pays où ils ont été enregistrés".
De son côté, la chancelière a refusé la demande de son ministre de l’Intérieur Horst Seehofer d’appliquer sans l’accord de ses voisins cette règlementation de refoulement des migrants vers le pays d’entrée. "Nous sommes pour une action coordonnée, au niveau européen ce serait le mieux mais c’est très difficile, alors la coopération de certains pays doit être une option aussi", a-t-elle affirmé, appelant au "soutien des pays les plus concernés", citant en particulier l’Italie.
En vertu des règles européennes, c’est le pays d’enregistrement qui doit en principe traiter les dossiers d’asile des migrants mais depuis la crise migratoire de 2015, ce système n’est de facto pas respecté afin de préserver des pays comme l’Italie et la Grèce, principales portes d’entrée en Europe. D’autant plus que certains États membres, Pologne et Hongrie en tête, combattent les idées de partage du fardeau migratoire de la chancelière allemande.
Cette question est centrale dans la crise gouvernementale allemande en cours. Et si les négociations évoquées par M. Macron devaient aboutir, elles pourraient permettre à Angela Merkel de la résoudre et d’éviter un éclatement de sa coalition au pouvoir depuis seulement trois mois.