Tunisie: le Premier ministre exclu toute démission du gouvernement
Le Premier ministre tunisien a une nouvelle fois exclu mardi la démission de son gouvernement malgré la multiplication des appels en ce sens après une sanglante attaque contre l’armée qui a aggravé la crise provoquée par l’assassinat d’un opposant. L’islamiste Ali Larayedh a souligné, comme il l’avait fait lundi avant l’annonce de la mort de huit militaires imputée à des « terroristes », qu’il était opposé « à ce que le gouvernement cesse de travailler », dans un entretien accordé à la chaîne d’État Wattaniya-1. Cette déclaration répond au puissant syndicat UGTT, à l’organisation patronale Utica, au parti laïque de centre-gauche Ettakatol allié aux islamistes au pouvoir, au ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou et à la Ligue tunisienne des droits de l’Homme qui ont tous appelé mardi à un nouveau gouvernement sans pour autant fixer d’ultimatum.
Tout comme Ennahda, l’UGTT, l’Utica et Ettakatol, M. Larayedh a exclu une dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC) réclamée par une soixantaine de députés et plusieurs partis d’opposition.
Mais les différents partis et organisations ne semblent par ailleurs pas en accord sur la nature du prochain cabinet: gouvernement de "compétences" ou d’union nationale regroupant les formations politiques.
Peu après, le Président, Moncef Marzouki, a, lui, appelé à «l’union nationale». «Malgré toutes les critiques légitimes […], la situation actuelle et le devoir commandent aujourd’hui de reprendre le dialogue», a-t-il plaidé.
Dans une interview à la radio Mosaïque, le ministre de l’Intérieur a fait aveu d’impuissance : «Nous n’avons pas les moyens de protéger tout le monde. Ceux qui veulent assassiner arrivent à le faire», a-t-il déclaré, ajoutant avoir des informations sur une possible prochaine attaque à la ceinture explosive.