Tunisie : Elisabeth Guigou démissionne du think tank Ipemed

Tunisie : Elisabeth Guigou démissionne du think tank Ipemed
La députée socialiste Elisabeth Guigou a démissionné de la co-présidence du think tank Ipemed ( Institut de prospection économique du monde arabe.) "pour éviter tout soupçon de confusion" a-t-elle annoncé dans un communiqué. Le "Canard enchaîné" a révélé des liens entre l’homme d’affaires tunisien Aziz Miled et cet institut.

Mercredi, l’hebdomadaire révélait qu’Aziz Miled, "l’ami" tunisien qui a permis à MAM d’emprunter son jet privé, était le vice-président du conseil de surveillance et l’un des financiers (via son entreprise TTS) de l’Ipemed. Ce think tank a été créé par le mari de l’ancienne garde des Sceaux, Jean-Louis Guigou, qui est désormais délégué général de la structure.

Mercredi puis jeudi, les époux Guigou ont expliqué le rôle de l’Ipemed. Devant la presse parlementaire, la femme politique a précisé que "ce think tank organise des séminaires, des colloques mais n’a aucune espèce d’activité commerciale, industrielle ou financière".

Son mari a développé ce propos dans un long communiqué diffusé jeudi après-midi: "L’intégration de la région Euro-Méditerranéenne [dans un monde globalisé] passe […] par une coopération économique accrue, dont les entreprises et les entrepreneurs sont les fers de lance, et la création de solidarités économiques. Dans cette perspective, Ipemed s’est rapproché d’entreprises du nord, du sud et de l’est de la Méditerranée", explique-t-il ainsi avant d’évoquer le cas d’Aziz Miled: "En Tunisie, le tourisme représente un secteur capital de l’activité économique et des échanges et le groupe TTS, que préside M. Aziz Miled, y joue un rôle premier." Jean-Louis Guigou assure par ailleurs que les trois entreprises tunisiennes membres de l’Ipemed ne représentent que "3,5% des contributions de l’Institut".

Reste qu’Aziz Miled est aussi vice-président, au côté de Gérard Mestrallet (GDF Suez), du conseil de surveillance d’Ipemed. Et, outre des dirigeants de grandes entreprises françaises –Jean-Paul Bailly (La Poste), Anne Lauvergeon (Areva), Jacques Servier (des laboratoires du même nom)–, d’autres sociétés veillent au rayonnement de l’Ipemed. Par exemple, le groupe Mabrouk, codirigé par Mohamed Ali, Ismaïl et Marouane Mabrouk, ce dernier étant l’époux de Cyrine Ben Ali, un des filles du chef d’Etat tunisien déchu. Ce lien lointain avec l’ancien clan présidentiel explique en partie la décision d’Elisabeth Guigou: "J’ai décidé de ne plus exercer la co-présidence du comité de parrainage politique de l’Ipemed, pour éviter tout soupçon de confusion", écrit-elle dans un communiqué.

"Le comité de parrainage politique est, comme l’est parallèlement le conseil de surveillance qui réunit les entreprises contributrices, une instance consultative. […] Ses membres y participent à titre personnel et bénévole", rappelle toutefois Jean-Louis Guigou, qui "trouve assez détestable l’amalgame qui semble vouloir être fait, comme on allume un contre-feu, entre Elisabeth Guigou et Madame la ministre Michèle Alliot-Marie". "Le nom de mon épouse a été associé dans les médias à celui d’Aziz Miled de manière imprécise et lapidaire", indique-t-il encore. Le Canard enchaîné aurait pu en tout cas évoquer les autres membres du conseil de parrainage politique comme Hubert Védrine ou l’actuel ministre de la Défense Alain Juppé…

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