Taxes sur l’acier : la Maison-Blanche accorde un sursis à ses alliés

L’exemption des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium est prolongée jusqu’au 1er juin. L’UE réclame des décisions durables.

C’est une annonce qui devrait permettre d’éviter une escalade dans le conflit commercial. La Maison-Blanche a consenti, lundi soir, à prolonger jusqu’au 1er juin la période d’exemption provisoire des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium du Canada, du Mexique et de l’Union européenne. « L’administration [Trump] a prolongé de 30 jours les négociations avec le Canada, le Mexique et l’Union européenne », a-t-elle indiqué dans un communiqué, tout en soulignant qu’elle resterait au cours des négociations « focalisée » sur la préservation de la sécurité nationale des États-Unis.

Un porte-parole du gouvernement britannique s’est félicité de cette décision. « Nous continuerons à travailler étroitement avec nos partenaires de l’UE et le gouvernement américain afin de parvenir à une exemption définitive, pour nous assurer que nos importantes industries d’acier et d’aluminium seront préservées », a-t-il également réagi. Le président américain Donald Trump avait promulgué le 8 mars des tarifs de 25 % sur les importations d’acier et de 10 % sur celles d’aluminium tout en exemptant immédiatement le Canada et le Mexique. Fin mars, il avait également exempté provisoirement l’UE. Cette exemption temporaire initiale devait s’achever le 1er mai. Dans le cas d’Ottawa et de Mexico, le président américain a par ailleurs lié une éventuelle exemption définitive à la renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Alena).

Concessions commerciales

En échange d’exemptions de ces taxes, les Américains réclament des concessions commerciales. Ils ont ainsi obtenu de la Corée du Sud une réduction de ses exportations d’acier vers les États-Unis et une plus grande ouverture de son marché à leurs constructeurs automobiles. La Maison-Blanche a d’ailleurs annoncé lundi soir la finalisation de l’accord de principe annoncé fin mars avec Séoul. « Un des problèmes qui apparaît est celui du traitement équitable des automobiles et nous aimerions voir quelques concessions de l’Europe », a rappelé la semaine passée Larry Kudlow, le principal conseiller économique de Donald Trump.

« La décision américaine prolonge l’incertitude du marché, qui affecte déjà les décisions commerciales », a réagi l’exécutif européen dans un communiqué, répétant que « l’UE devrait être totalement et définitivement exemptée de ces mesures, car elles ne peuvent être justifiées par des raisons de sécurité nationale ». « La surcapacité dans les secteurs de l’acier et de l’aluminium ne provient pas de l’UE », a souligné mardi la Commission européenne dans son communiqué de réaction, estimant qu’« au contraire, au cours des derniers mois, l’UE s’est engagée à tous les niveaux possibles avec les États-Unis et d’autres partenaires pour trouver une solution à ce problème ». La commissaire européenne chargée du Commerce, Cecilia Malmström, va poursuivre ses contacts avec les responsables américains, a précisé l’exécutif européen.

Mesures de rétorsion

« Le gouvernement allemand a pris connaissance » de la décision du président américain Donald Trump, mais « attend toujours une exemption durable » de droits de douane, a indiqué la porte-parole du gouvernement dans un communiqué. Berlin juge « particulièrement important » que l’Union européenne poursuive le « dialogue avec les États-Unis », et précise que la Commission européenne va désormais « discuter avec les États membres de la conduite à tenir ». Les Européens ont déjà prévenu que, s’ils se voyaient frappés de droits de douane, des mesures de représailles visant des produits emblématiques américains seraient imposées.

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