Syrie: les grandes dates du régime de Bachar al-Assad
Dates-clés du régime de Bachar al-Assad, au pouvoir depuis 2000 en Syrie, où des élections législatives ont lieu dimanche.
Succession
Le 17 juillet 2000, Bachar al-Assad prête serment devant le Parlement. Candidat unique, il a été désigné président à l’issue d’un plébiscite (97,29%) organisé un mois après le décès de son père, Hafez al-Assad, qui avait dirigé la Syrie sans partage pendant 30 ans.
Dès le 10 juin, jour même du décès, le Parlement avait modifié un article de la Constitution, pour abaisser de 40 à 34 ans l’âge minimum requis pour la magistrature suprême, un amendement taillé sur mesure pour son fils, né en 1965.
Et avant d’être candidat à la présidence, Bachar était devenu commandant en chef des forces armées et numéro un du parti Baas au pouvoir.
« Printemps de Damas »
Le 26 septembre 2000, une centaine d’intellectuels et d’artistes appellent les autorités de Damas à « amnistier » les prisonniers politiques et à lever l’état d’urgence en vigueur depuis 1963.
De septembre 2000 à février 2001, une ouverture est amorcée avec une période de relative liberté d’expression.
Mais l’arrestation durant l’été 2001 de dix opposants met un terme à ce bref « Printemps de Damas ».
Départ du Liban
Le 14 février 2005, l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri est assassiné dans un attentat à Beyrouth.
L’opposition antisyrienne accuse le pouvoir syrien et son supplétif libanais du meurtre et exige le retrait des troupes syriennes, installées au Liban depuis 1976. Damas nie toute implication. De nombreuses personnalités politiques, principalement antisyriennes, seront visées par des attentats.
Le 26 avril, les derniers soldats syriens quittent le Liban après 29 ans de présence, sous la pression de la rue et de la communauté internationale.
« Déclaration de Damas »
Le 16 octobre 2005, l’opposition, jusqu’alors divisée, lance la « Déclaration de Damas », un appel à un « changement démocratique et radical » qui dénonce « un régime totalitaire et sectaire ».
Dès février 2004, des centaines d’intellectuels, militants, avocats et acteurs avaient signé une pétition réclamant la levée de l’état d’urgence.
Les autorités de Damas vont resserrer l’étau autour des militants et intellectuels, multipliant les convocations, les interdictions de voyage et de réunions. Fin 2007, elles lancent une campagne d’arrestations contre les opposants laïcs réclamant plus de démocratie.
Révolte réprimée dans le sang
Le 15 mars 2011, une révolte populaire avec des manifestations pacifiques débute dans le pays, dans le sillage du Printemps arabe. Elle est brutalement réprimée par le régime, qui dénonce une « rébellion armée de groupes salafistes ». En avril, la contestation se radicalise et s’élargit.
Le pouvoir se lance dans une guerre contre des rebelles qu’il assimile à des « terroristes manipulés » par l’étranger. En 2012, les armes lourdes, parmi lesquelles des avions bombardiers, entrent en action.
Le régime sera accusé à maintes reprises par les capitales occidentales de faire usage d’armes chimiques, ce qu’il a toujours démenti.
Au secours du régime
En 2013, le puissant mouvement chiite libanais Hezbollah reconnaît l’engagement de ses troupes aux côtés de Damas. Il va envoyer des milliers de combattants.
L’Iran chiite devient lui le principal allié régional. Assad appartient à la communauté alaouite (10% de la population), issue du chiisme, alors que la majorité de la population syrienne est sunnite.
Le 30 septembre 2015, la Russie, fidèle allié du régime, déclenche une intense campagne militaire pour venir en aide à l’armée syrienne, au bord de l’effondrement.
L’intervention de Moscou va remettre en selle le président syrien et lui permettre de remporter des victoires stratégiques face aux rebelles et aux jihadistes.
En décembre 2019, le pouvoir lance une nouvelle offensive meurtrière dans la région d’Idleb (Nord-ouest), ultime grand bastion des jihadistes et rebelles.
La guerre en Syrie a fait, depuis 2011, plus de 380.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés.
Tensions Assad-Makhlouf
A l’été 2019, une brouille éclate entre le cousin du président, l’homme d’affaires Ramy Makhlouf, et le pouvoir, lorsque ce dernier prend le contrôle de son organisation caritative puis dissout des milices qui lui sont affiliées.
En décembre, le gouvernement gèle les avoirs de plusieurs hommes d’affaires pour évasion fiscale et enrichissement illégal pendant la guerre, y compris ceux de Ramy Makhlouf.
En avril et mai 2020, l’homme d’affaires interpelle le président dans des vidéos sur Facebook, tout en s’épanchant sur des impayés réclamés par l’Etat et les mesures d’intimidations des services de sécurité.
Les tensions interviennent alors que le pays est confronté à une aggravation de la crise économique avec une forte dépréciation de la monnaie nationale.