"Il s’agit des raids les plus intenses de l’armée syrienne contre ce groupe" ultra-radical, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
"Le régime a mené 14 raids sur la ville de Raqa et 11 sur la ville de Tabqa dans la province de Raqa, tuant au moins 31 jihadistes et blessant des dizaines d’entre eux", indique l’ONG qui se base sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires.
Outre Raqa, le régime a mené des raids contre l’EI dans la province de Deir Ezzor (est), contrôlée en grande partie par ce groupe, et celle d’Alep (nord), notamment à Akhtarine et Dabeq, que les jihadistes contrôlent depuis mercredi après en avoir chassé les rebelles syriens.
Le front entre le régime et l’EI s’est ouvert depuis l’offensive fulgurante de l’EI en Irak en juin dernier et sa proclamation d’un "califat" islamique sur les territoires qu’il contrôle en Irak et en Syrie.
Dans la guerre multiforme qui ravage la Syrie, le régime combat depuis trois ans les rebelles qui sont également en conflit avec les jihadistes de l’EI.
"Le régime de Damas veut montrer aux Américains que comme eux, il est capable de frapper l’EI", indique M. Abdel Rahmane.
Depuis le début de la révolte en Syrie en mars 2011, le régime assimile les insurgés à des "terroristes" soutenus par l’étranger.
En dépit de la guerre entre rebelles et jihadistes, il met les deux dans le même sac.
"Le régime frappe l’EI là où il est puissant. Dans les régions où ce groupe est aux prises avec les rebelles, il n’intervient pas pour que ses deux ennemis soient affaiblis", dit M. Abdel Rahmane.
"Mais dès qu’une partie prend le dessus, il la frappe", ajoute-t-il.
Outre Deir Ezzor, l’EI contrôle la plupart de Raqa et a chassé le régime de deux importantes positions dans cette province. L’armée n’y contrôle plus que l’aéroport militaire de Tabqa.