Schengen: La mise au point de Guaino

Henri Guaino a certifié que la France ne souhaitait pas suspendre les accords de Schengen, mais qu’elle veut en « revoir les clauses de sauvegarde ». A deux jours d’un sommet franco-italien axé sur la question des migrants nord-africains coincés à la frontière entre les deux pays, le chef de la diplomatie transalpine a, lui, plaidé pour un « contrôle technique » de la convention qui assure la libre circulation des personnes à l’intérieur de l’Europe.

Schengen: La mise au point de Guaino
Le sujet est sensible et les mots ont leur importance. Invité de l’émission Dimanche soir politique, sur i-Télé, en partenariat avec France Inter, Le Monde et Dailymotion, Hervé Guaino a tenu à préciser certains points de la position française concernant les accords de Schengen. Au centre de la polémique, l’Elysée a annoncé, vendredi, vouloir "suspendre" cette convention de libre circulation des personnes en Europe. Or, selon le conseiller de Nicolas Sarkozy, cette expression a été "un peu rapide" et "sur-interprétée". Chargé d’éteindre le feu, la "plume" du Président a alors affirmé que Paris souhaitait "revoir les clauses de sauvegarde de façon à (…) pouvoir établir des contrôles aux frontières nationales quand il y a des situations exceptionnelles". Evidemment, l’afflux de migrants nord-africains à la frontière entre la France et l’Italie entre dans ce cadre: "C’est une question de bons sens, a martelé Henri Guaino. On ne peut pas accueillir tout le monde." Toutefois, a-t-il convenu, "pour que cette révision soit mise en œuvre, il (faut) un accord européen".

"On va discuter sereinement et amicalement"

"L’Europe ne peut se faire que si chacun y met du sien. Chacun doit y mettre du sien pour que les uns ne subissent pas les décisions des autres", a encore dit le conseiller élyséen, tandis que dans nos colonnes, Laurent Wauquiez a déclaré que "la possibilité de pouvoir rétablir les contrôles aux frontières en cas d’afflux majeur aux portes de l’Union", était étudiée par la France. "Il ne s’agit pas de se retirer de Schengen, cela n’aurait pas de sens, mais de travailler avec nos partenaires sur une nouvelle clause", a ajouté le ministre des Affaires européennes, sur la même ligne que l’Elysée. De quoi, selon lui – et Henri Guaino – préparer au mieux le sommet franco-italien prévu mardi à Rome. "Ce n’est pas Règlements de comptes à O.K. Corral!", a certifié le maire du Puy-en-Velay, alors que les deux pays traversent pourtant une profonde crise de confiance. "On va discuter sereinement et amicalement", a, sur un même ton, rassuré Henri Guaino, tout entier tourné vers l’objectif de "trouver une solution commune qui satisfasse les uns et les autres".

De l’autre côté des Alpes, justement, le sommet de mardi se prépare aussi activement. Si Rome, échaudée par le blocage d’un train de migrants à la frontière décidé par la France dimanche dernier, rejette catégoriquement toute "discussion" au sujet de la libre circulation des personnes, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a plaidé, dimanche, pour un "contrôle technique" des accords de Schengen. "Il s’agit d’analyser comment cet instrument est adapté au temps et au monde qui change rapidement", a-t-il confié au quotidienIl sole 24 Ore. Réclamant des financements à hauteur de 10 milliards d’euros en faveur de la rive sud de la Méditerranée de la part de la Banque européenne d’investissements (BEI), le chef de la diplomatie transalpine a également précisé que Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy feront, après leur entrevue, "une déclaration commune en direction des institutions et des pays européens (…) mais aussi (en direction) des pays d’origine des flux." Reste à savoir sur quoi, précisément, les deux dirigeants parviendront à se mettre d’accord.

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