Sahel : Aqmi est-il entrain de marquer son territoire ?
Des terroristes se réclamant d’Al Qaeda au Maghreb sont à l’origine de l’embuscade qui a coûté la vie à onze gendarmes algériens. Le grand désert saharien devient une zone convoitée des islamistes.
Le caractère offensif de cette embuscade pose la question de l’efficacité des services de renseignement et du rôle de la cellule de coordination mise en place le 21 avril dernier à Tamanrasset par le Mali, la Mauritanie, le Niger et l’Algérie. Tant que les attaques avaient lieu dans le nord malien, territoire semi-administré livré aux bandes de trafiquants et de rebelles touarègues, il était de bon ton d’analyser la situation en termes de manques de moyens techniques. Mais quand cette attaque a lieu en Algérie, maillon fort du commandement unifié, il y a lieu de s’interroger sur la stratégie adoptée jusque-là face à Aqmi, qui aurait revendiqué l’attaque par des tracts jetés sur les lieux de l’attaque.
La presse algérienne attribue l’opération au groupe de Abou Zied, un des nombreux émirs qui veulent créer un Afghanistan bis à la frontière algéro-malienne. Quant à la presse malienne, elle s’interroge tout autant sur la coordination mise en place. «l’attaque démontre que l’union des forces régionales ne peut pas être l’addition de nos faiblesses respectives », écrit l’éditorialiste du journal "Républicain ».
Le développement d’Aqmi au Maghreb et au Sahel pourrait être une menace mondiale. C’était en quelque sorte le message du président Abdelaziz Bouteflika adressé le 25 juin dernier aux membres du G8 réunis à Toronto, demandant un appui dans les domaines du renseignement et de la formation. Dès mercredi soir, les Etats Unis ont réaffirmé leur soutien à l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme.