Réunion internationale de soutien au Liban mercredi à Paris
Le président François Hollande est l’hôte mercredi d’une réunion internationale de ministres des Affaires étrangères du Groupe international de soutien (GIS) sur le Liban, avec notamment le Russe Sergueï Lavrov et l’Américain John Kerry. Après une déclaration en fin de matinée par François Hollande et son homologue libanais Michel Sleimane, le Groupe international de soutien (GIS) au Liban tiendra à l’Elysée un déjeuner de travail de 12H00 GMT à 14H00 GMT, selon la présidence française. Un relevé de conclusions est prévu ensuite sans conférence de presse finale.
Selon le plan prévu, les travaux de la conférence débuteront en milieu de journée au Quai d’Orsay et se limiteront à une séance plénière, qui doit regrouper le président du Liban, Michel Slimane et les ministres des Affaires étrangères français, russe, américain et britannique, ainsi que l’Union européenne et secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al Arabi et les patrons de la Banque mondiale et du Plan des Nation unies pour le Développement (PNUD).
L’objectif de cette conférence serait le renforcement des forces armées libanaises, le soutien à l’économie via un Fonds créé par la Banque mondiale et l’aide aux réfugiés.
Pour cela, le GIS devrait mettre en place les moyens nécessaires pour garantir un consensus politique entre les différentes composantes de la société libanaise. Dans cet esprit, les amis du Liban appelleront au respect de l’échéance présidentielle et des délais constitutionnels, mais aussi au vote d’une loi électorale, garante d’une représentation juste et durable.
Bien que non membre du GIS, l’Arabie Saoudite a été invitée mercredi en raison de son soutien particulier au Liban. Ce pays s’était engagé fin décembre à octroyer trois milliards de dollars à l’armée libanaise.
Paris a livré en août des missiles anti-char à guidage optique HOT mais peu de détails ont filtré sur ces fournitures. "L’engagement de la France avec l’Arabie Saoudite est très clair: nous ferons ce que nous devons faire sur la base des demandes de l’armée libanaise", souligne un diplomate français cité par des médias.
Avec quatre millions d’habitants, le Liban accueille près d’un million de réfugiés syriens, arrivés progressivement depuis le début du conflit en Syrie il y a trois ans, et il fait face à "un flux constant de quelque 15.000 Syriens qui continuent d’arriver chaque semaine", indique un diplomate.
Dans nombre de régions du Liban, le nombre des réfugiés a presque dépassé celui des populations, et les autorités se sentent incapable de gérer la situation.
La Banque mondiale pourrait annoncer que le Fonds qu’elle a mis en place pour soutenir l’économie libanaise est opérationnel avec des contributions de l’ordre de 50 millions de dollars. "Les contributions arrivent mais des étapes administratives restent à franchir", selon le Quai d’Orsay.
L’aide devrait servir à financer des projets en faveur de la lutte contre la pauvreté et dans l’éducation, notamment pour la scolarisation des enfants syriens réfugiés au Liban.
Le soutien de la BM s’ajoute aux aides bilatérales des Etats et de l’Union européenne. Quelque 720 millions de dollars de prêts pour le développement, la construction d’écoles, le traitement de l’eau, déjà signés, sont en attente d’une ratification par le Parlement libanais.
L’annonce mi-février d’un gouvernement rassemblant les différentes tendances politiques libanaises, après dix mois de blocage, nourrit l’espoir de la communauté internationale de voir enfin la vie politique relancée et des projets d’aide internationale débloqués.