"Le prix d’Honneur Akademia a été décerné à Mme Hamida Ben Salah, un symbole de ceux qui ont défendu, pendant la dictature honnie, la liberté d’expression et l’engagement pour la déontologie journaliste dans la modestie et la discrétion", a annoncé l’Université de la Manouba, en banlieue de Tunis et l’une des principales du pays, qui a créé cette récompense après la révolution de janvier 2011.
Ce prix salue son travail pendant plus de vingt ans à l’AFP lors desquels elle a transmis "à l’opinion publique internationale ce qui ne se disait pas dans les médias locaux" sur la répression de l’opposition, le musellement de la liberté d’expression et les élections truquées.
Elle a bravé "les menaces des fonctionnaires du palais (présidentiel), du ministère de l’Information et de l’Agence tunisienne de communication extérieure (organe de propagande, ndlr) pour donner la parole à ceux qui ne l’avaient pas".
Hamida Ben Salah a pris sa retraite en novembre 2013. Rentrée au bureau de Tunis de l’AFP en 1993, elle en est devenue la directrice en 2007, poste auquel elle est restée jusqu’à la fin de sa carrière.
Le prix Akademia, qui récompense aussi les meilleurs enquêtes, dessins de presse et photo notamment, a été créé en décembre 2012, un peu moins de deux ans après la révolution de janvier 2011.
Il vise à célébrer la liberté de la presse, qui reste l’un des principaux acquis de ce soulèvement.
Un autre prix d’honneur a été remis à la secrétaire générale du Syndicat national des journalistes tunisiennes (SNJT) Néjiba Hamrouni.
Le jury est composé d’universitaires tunisiens et de personnalités engagées pour la liberté d’expression depuis l’époque de Ben Ali.