"Il y a assez de mosquées en France. Il y a des mosquées vides. Rue Myrha, ceux qui viennent prier dans la rue viennent du 92, du 93, du 78. C’est la raison pour laquelle, je vous dis que ce sont des actes politiques et non pas une simple démarche religieuse", a-t-elle assuré. Même si les chiffres viennent contredire sa théorie: il y aurait en France, pour environ 5 millions de musulmans, autour de 2.000 lieux de cultes (mosquées et salles de prières confondues).
Marine Le Pen va plus loin en estimant que "les musulmans de bonne foi savent qu’elle les défend, qu’elle ne fait pas d’amalgames entre islam et islamisme". "Enormément de musulmans respectent les lois françaises et ils condamnent ce type de comportements. Ils sont à mes côtés pour défendre la laïcité", lâche-t-elle, promettant de n’être ni "xénophobe, ni raciste". Celle que l’on croyait assagie semble en tout cas marcher dans les pas de son père.
"Je ne veux pas présenter d’excuses, parce que je n’ai rien dit qui touche les musulmans. Je parle de ceux qui ont une vision politique de la religion et qui font plier les lois de la république", a-t-elle argué. Et d’estimer qu’il existe "des zones où la loi ne s’applique plus, où les policiers ne rentrent plus, et il faut les reconquérir". "La liberté religieuse n’autorise pas tout", a-t-elle poursuivi.
"Tel père, telle fille!"
En réaction aux propos de Marine Le Pen sur les prières de rue, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a demandé lundi aux "pouvoirs publics" de "se saisir en urgence" de la question "afin d’éviter son instrumentalisation par l’extrême droite à des fins électoralistes et populistes." "S’il est vrai que certains de nos concitoyens musulmans annexent la voie publique pour prier, ce qui n’est convenant ni pour les pratiquants ni pour les riverains, ce constat met avant tout en exergue le déficit de lieux de culte auquel la France est confrontée et dont les représentants du Front National refusent systématiquement la construction", explique la Licra dans un communiqué intitulé "Tel père, telle fille!". "La fille a toujours inscrit sa politique dans la droite ligne de son père", argumente aussi la ligue.