"En raison de l’importance des montants impliqués, nous estimons que Madère continuera de subir des pressions budgétaires pendant un certain temps", ajoute Moody’s, rappelant que l’archipel pourra difficilement se financer "à travers des obligations ou des emprunts à long terme à des coûts abordables".
En juillet, Moody’s avait déjà relégué le Portugal dans la catégorie des investissements "spéculatifs", en abaissant sa note à long terme de quatre crans, de "Baa1" à "Ba2".
La Banque du Portugal et l’Institut national des statistiques ont annoncé, la semaine dernière, avoir découvert des dettes non déclarées de Madère accumulées entre 2008 à 2011 et qui alourdissent le déficit public.
Cette dette implique notamment une révision à la hausse du déficit de 2010 qui passerait ainsi de 9,1 à 9,6 % du PIB et aura aussi un impact de 0,3 point sur la dette publique portugaise. La découverte de cette dette non déclarée risque de compliquer la tâche du Portugal qui s’est engagé à ramener son déficit de 9,1 % du PIB en 2010 à 5,9 % du PIB cette année et à 3 % en 2013, en échange d’une aide financière de l’Union européenne et du FMI de 78 milliards d’euros.
Le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho, qui a dénoncé une "irrégularité grave et incompréhensible", a annoncé qu’il ne participerait pas à la campagne de M. Alberto Joao Jardim, membre du PSD, qui dirige l’île depuis 33 ans et qui brigue un nouveau mandat lors de l’élection régionale du 9 octobre.