Plusieurs morts au Mali dimanche: des « bombardements » sur deux villages distincts (MSF)

Deux villages éloignés de 15 km dans le centre du Mali ont été frappés par des « bombardements » dimanche, a indiqué l’ONG Médecins sans frontières (MSF), livrant un élément significatif sur une journée qui a vu la mort de plusieurs personnes dans des circonstances encore floues.

L’armée française a affirmé que ses avions avaient éliminé des dizaines de jihadistes dans le secteur, tandis que des villageois rapportaient la mort de plusieurs civils après l’attaque d’un hélicoptère dans le village de Bounti lors d’un mariage.

Les deux versions diffèrent tellement et l’indigence d’informations est telle dans la zone que l’hypothèse d’évènements concomitants dans le même secteur n’était pas exclue.

Aucun élément ne permettait jusqu’à présent de faire état de frappes sur deux villages. Dans son communiqué mercredi, MSF rapporte avoir « pris en charge huit blessés graves suite à des bombardements sur les villages de Bounti et Kikara, dans le centre du Mali, le dimanche 3 janvier 2021 dernier ».

L’ONG, très active dans la zone, a également rapporté que les personnes prises en charge « présentent des blessures par balles et des lésions dues à des explosions ».

L’état-major français avait expliqué à l’AFP mardi n’avoir mené qu’une seule frappe, vers 15h GMT, dans le secteur où se trouvent les villages de Bounti et Kikara. Il n’avait mercredi pas détaillé la localisation exacte de la frappe, mais a affirmé ne pas avoir utilisé d’hélicoptère.

Les autorités maliennes ont quant à elles gardé le silence. Il n’y a que l’armée nationale et Barkhane pour opérer offensivement dans le ciel malien.

Les opérations conjointes entre l’armée française, présente depuis 2013 au Sahel où elle déploie 5.100 soldats, et les armées nationales de la région sont courantes.

La France vient de perdre coup sur coup cinq soldats tués au Mali par des engins explosifs improvisés, dont trois à Hombori, à une centaine de km à l’est de Bounti et Kikara.

Quant aux militaires qui ont pris le pouvoir en août à Bamako et promettent de le rendre aux civils, ils doivent montrer qu’ils sont capables de stopper la descente aux enfers en cours depuis des années.

La région de Mopti, où se trouve Bounti, à quelque 600 kilomètres de Bamako, est l’un des principaux foyers des violences parties du nord en 2012.

Depuis que les groupes armés – notamment celui de l’imam radical peul Amadou Koufa affilié à Al-Qaïda – y ont pris pied en 2015, le centre est le théâtre d’exactions de toutes sortes: attaques contre le peu qu’il reste de l’Etat, massacres, représailles et actes crapuleux.

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