Mme Dutour, qui intervenait lors d’une conférence organisée au siège du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) dans le cadre des 2-emes rencontres méditerranéennes sur le cinéma et les droits de l’Homme, a précisé que la majorité des disparus ont été enlevés de nuit de leur domicile par les forces de sécurité, qui tenaient, à chaque fois, à dissimuler leur crime.
Pour faire entendre leur voix, des mères de disparus installées en l’Algérie et en France ont organisé en 1998 une tournée en Europe où elles ont été chaleureusement accueillies, alors qu’elles sont confrontées à l’indifférence dans leur propre pays, a-t-elle ajouté.
Malgré le fait que les autorités algériennes aient reconnu, à maintes reprises, l’existence de plus de 4.800 cas de disparition forcée et de plusieurs fosses communes, ces mêmes autorités sont revenues sur leur position après la mise en oeuvre d’une série de mécanismes tels que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui interdit aux familles des disparus de recourir à la justice à l’encontre des fonctionnaires du gouvernement impliqués dans les disparitions forcées, sous prétexte que ces fonctionnaires défendaient l’Etat. Il a rappelé, à ce propos, que les familles des disparus en Algérie rejettent cette Charte.
Evoquant l’action de la société civile au Maroc, Mme. Dutour a mis en exergue le rôle de cette dernière dans l’élucidation du sort des victimes des disparus et la lutte des familles des disparus ainsi que les acquis qu’elles ont pu réaliser.
Elle a également rendu hommage à la mémoire de feu Driss Benzekri, l’un des pionniers des droits de l’Homme au Maroc et mis en relief l’expérience de l’Instance Equité et réconciliation (IER).
(Source MAP)