Pédophilie: l’ONU suggère un système d’enquête pour la lutte contre l’impunité des prêtres

Le comité des Nations unies contre la torture a suggéré, mardi, la mise en place d’un système d’enquête permanent pour la lutte contre « l’impunité » des prêtres impliqués dans des affaires de pédophilie.

Les membres du comité ont formulé cette suggestion lors de l’examen à Genève du premier rapport du Saint-Siège, en sa qualité de signataire de la convention internationale contre la torture en 2002.

L’Eglise catholique fait face depuis des années aux critiques acerbes des associations de défense des victimes d’abus sexuels commis par des prêtres, considérés comme des actes de torture.

Au cours de la réunion du comité, des cas précis de viol de mineurs à travers le monde ont été évoqués au sujet desquels le chef de la délégation du Saint-Siège, l’archevêque Silvano Tomasi, s’est défendu en affirmant que la convention s’applique uniquement au territoire du Vatican.

La délégation devrait présenter ce mardi sa réponse officielle à propos des observations et questions du comité onusien. Elle a déjà indiqué avoir pris depuis une dizaine d’années une série de mesures de prévention contre la pédophilie au sein de l’Eglise, lesquelles ont permis une "nette diminution" des abus dont sont victimes les enfants.

A cet égard, les experts du comité ont dit apprécier la création d’une commission internationale à l’initiative du Pape François comme étant "un pas dans la bonne direction" mais qui reste "insuffisant".

"La commission pourrait avoir besoin d’aide pour s’assurer qu’elle est correctement informé de tous les cas et pour qu’elle puisse commencer à changer le climat d’impunité", a estimé George Tugushi, membre de l’instance de l’ONU, notant toutefois qu’elle "ne peut être considérée, à notre avis, comme le substitut d’un système d’enquête qui fonctionne".

Le Vatican considère que son adhésion à la Convention des Nations unies contre la torture ne s’applique qu’au territoire de la Cité du Vatican et Silvano Tomasi a déclaré que les crimes relevaient en fait des Etats spécifiques où ils ont été commis.

Le rapporteur en chef du Comité contre la torture, l’Américaine Felice Gaer, a assuré que cette instance a reçu des informations selon lesquelles des témoins auraient fait l’objet de tentatives d’intimidation.

Le pape François s’était adressé aux victimes en avril dernier pour leur "demander pardon" et souhaité des sanctions "très sévères" contre les auteurs des crimes de pédophilie.

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